Meubles de Demeure Familiale à Vendre
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dimanche 6 juillet 2008
CONSOMMATION (suite 3)
On échange même des recettes dans les petites surfaces, le vert des salades peut entrer dans la composition d’un potage entouré d’oignon, de pomme de terre et de carotte. 0n apprend à une fille du soleil la différence des salades, ce qu’est une batavia, une scarole, à ne pas confondre avec une romaine. A une jeune femme qui vous adresse un S.O.S. sur ce qu’elle pourrait faire cuire, elle vient tout juste de se marier ou tout au moins elle doit nourrir un homme ! Vous lui montrez un céleri rave et lui expliquez qu’il peut se manger cru, râpé, avec une sauce moutarde, sel poivre et huile, voilà pour votre entrée, et faites des œufs au plat sur une petite tranche de bacon, c’est un début ! Demain, faites cuire le reste de votre céleri coupé en lamelles, égouttez le, faites le dorer à la poêle avec ce qui vous restera du paquet de bacon. Pour les endives, c’est la même chose, jeune dame, froides, en salade, chaudes avec une tranche de jambon !
A bientôt !
Ma petite grande surface est finalement une petite république. On sait qui est qui. Un homme cravaté à l’air pressé et soucieux c’est un cadre, voir un homme important de quelqu’autre endroit ! Le poissonnier est à son rayon, tel un pêcheur : bottes et tablier en caoutchouc, la caquette marinière. Les bouchers sont d’un blanc immaculé derrière leurs vitrines, dépeçant allègrement, gantés comme des jeunes mariés….Le pauvre garçon, au rayon " frais " ( lait, beurre, fromage ) porte des mitaines. Je le connais bien et lui ai suggéré de porter un passe-montagne …. Le caviste a un grand tablier bleu marine et un escabeau rond que l’on peut élever, en tournant. Il m’a formellement interdit de m’en servir ( je mesure 1 mètre 50 ), et en son absence, aller chercher le Vigile, généralement plus d’1 mètre 8O et toujours balèze et aimable devant ma petitesse, et le pot de confiture qui n’est toujours pas à ma hauteur !…
Heureusement j’habite un délicieux village et tout le monde connaît tout le monde ou presque. On s’use la langue entre jeunes et pas jeunes. Une dame inconnue de ma rue, bavarde avec un quidam, et moi, et moi, et moi… Elle a un cognassier, et donc des coings, n’a plus envie de faire des confitures, moi : oui. Je lui propose de les lui acheter. Elle refuse et charge sa voisine, dont la fille habite ma résidence, de m’en apporte. J’ai donc empli une vingtaine de pots, pour remercier…J’ai remis des confitures à la fille qui habite ma résidence, qui les a remis à sa mère, qui les remit à la propriétaire du cognassier, chacune en bénéficiant au passage. Et voilà la ronde fermée….
Tiens ! Un petit truc pour fermer vos confitures. Vous le connaissez d’ailleurs peut-être ?
Lorsque vous achetez des confitures " bonne grand-mère " gardez les couvercles pour vos propres confitures. Lorsqu’elles sont encore très chaudes ( mettez des gants ) emplissez les bocaux à déborder, poser les couvercles, visser, même si ça déborde, et retournez les pots. Il ne faut pas qu’il reste une bulle au fond du bocal, une fois le pot retourné. Et ça se conserve !
Pour en revenir à ma Petite-Grande Surface, je vais vous conter par le menu, le fait dont j’ai été témoin, en Caisses. Les Caisses ne sont pas des derniers modèles, ce seraient plutôt des modèles 1914, révisés 1939 !… Les Caissières ont bien du mérite, elles sont en fin de parcours. Il y a la cliente qui a oublié de peser ses légumes, celle qui s’aperçoit qu’elle a oublié le beurre, celle qui doit trouver son portable qu’elle ne trouve pas parmi son fouillis, celle qui n’est pas aimable mais qui trouvera que la caissière ne l’est pas assez, et l’inévitable article qui est en promotion et qui n’a pas le bon prix indiqué.
Ce matin-là ma Caissière appuyait désespérément sur sa sonnette pour alerter un collègue, en brandissant l’article incriminé, pour en connaître le bon prix. J’entends une voix derrière moi émanant d’une dame BCBG qui s’adresse à la Caissière, fille certainement de nos Îles " Vous seriez certainement mieux dans votre Pays, Mademoiselle ! La Caissière a certainement rougi, très calmement, elle a répondu " je suis française, Madame, j’ai un travail et je suis très heureuse.
Moi aussi, et je lui ai fait un petit clin d’œil….
Ode.
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Raymond de Cagny