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lundi 19 janvier 2009
LA DRÔLE de PAIX suite
J’avais remarqué, entre autre, que mes parents parlaient devant moi de toutes les choses qui, autrefois, étaient divulguées en chuchotements. Étais-je autre chose qu’une enfant ?
Voilà quelle était ma nouvelle question intérieure.
J’ai donc su aux dires de mon père « Que nous devions serrer les cordons de la bourse », car je devais aller en classe quelque part…
Le gros du sujet pour la petite fille que j’étais quand même c’était le « devenir ». Pas question de prendre le train, une heure de train plus le métro. « Trop de fatigue pour elle, si jeune » disait maman.
Mes parents ne pouvaient se permettre de reprendre une employée.
Maman coiffait ses clientes durant l’heure du déjeuner ou le soir très tard. Beaucoup de femmes (depuis la drôle de guerre) travaillaient à Paris.
Pour ne pas que ses clientes choisissent une coiffeuse sur le lieu de leur travail durant leur « coupure » de déjeuner, maman les « prenait » lorsque ces dames descendaient de leur train de retour du soir.
Et voilà l’travail !
J’étais donc au courant de tout cela, mes parents ne chuchotant plus. Je prenais du plomb dans la tête.
Ma rentrée devait s’effectuer au 1er octobre. Durant le mois de septembre (les vendanges en Morvan) c’était la dame « bonne » qui me servirait mon déjeuner le midi après l’avoir préparé.
C’était d’une tristesse ! Je me souviens de n’avoir pu l’appeler par son prénom. Je lui donnais donc du « Madame ». Elle me trouvait gentille et bien aimable !
Il s’avéra qu’il se trouvait deux Établissements pour l’instruction des filles, l’un à l’Isle Adam, à 4 km de Mériel, catholique. L’autre, laïque, était à une vingtaine de km.
Mon père, bien qu’athée, donna sa préférence à Ste Marie. Rendez-vous fut pris avec la Directrice, et je fus inscrite pour la rentrée en 7ème, comme pensionnaire. L’Institution serait vendue et transformée, l’année suivante en « Secondaire »
Évidemment, je serais pensionnaire, mais nous ne serions que 4 élèves. La Directrice et propriétaire enseignait toutes les matières. Elle donna l’assurance à mes parents que je serais admise d’office avec mes 3 camarades dans cette nouvelle Institution qui s’appellerait Notre Dame.
Septembre se traînait. J’étais malheureuse de la présence de ma dame « bonne ».
J’obtins de maman qu’elle préparât mon déjeuner, j’étais bien capable de le faire chauffer sans mettre le feu !... Accord me fut donné.
Lorsque le salon pour hommes était ouvert, je me réfugiais derrière « la caisse » établie en hauteur, où je pouvais restée assise sur un tapis sans être visible…
Curieuse de nature, j’écoutais avidement les potins de ces Messieurs. Je me suis fait rapidement une idée bien arrêtée sur le bavardage des femmes. Il n’est pas pire que celui d’hommes assis en attendant de se faire raser.
Souvent d’opinions différentes, ils étaient obligés de s’asseoir à côté de soldats allemands. Quand cela arrivait, ils étaient obligés de baisser le ton. Je comprenais maintenant les diverses opinions politiques.
Mon père excellait dans ses explications. Les soirées étaient enrichissantes pour mon savoir.
Ode à suivre
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Raymond de Cagny