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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 42

lundi 8 novembre 2010

Drôle de Paix

Me voilà près de la haie d’aubépines à me repérer dans le pré du "Marquis".

Ce n’est pas vraiment un marquis ! C’est son surnom. A Grenois, presque tout le monde a un surnom qui surprend l’Etranger ! Le mien, c’est la "Parisienne", bien que je ne le sois pas !

Le "Marquis" porte beau ! Hiver comme été, dimanche ou semaine, il est "habillé". Tout d’abord, il a un chapeau. En plein été, ce qui est le cas, il porte un canotier avec un gros grain noir autour de la calotte.

Il a un pantalon qui voudrait être "beurre frais", qui l’a peut-être été, mais qui ne l’est plus et une veste fanée sur ce qu’on appelait "tricot de corps". Ses pieds sont nus dans des sortes d’espadrilles.

Il a une façon de saluer comme s’il allait faire une révérence. Il ne salue pas n’importe qui, il a ses habitués.

Mais il a autre chose, dans un enclos fermé de treillage épais, coiffé d’un toit en tôles ondulées, autre chose unique à Grenois : il élève des renards roux…

Je sais tout cela parce que je suis une sacrée curieuse et futée. Il m’a connue gamine et me fait l’honneur de son salut de "marquis". Il accepte même de discuter avec moi ! A tout seigneur, tout honneur !

Donc, pour vous expliquer, ses renards, ou quelques fois renardeaux jusqu’à ce qu’ils le deviennent, étaient bien traités. Le grillage était enfoncé très profondément dans son terrain. Rarement étaient ceux qui disparaissaient.

Il ne m’a pas confié d’où il les tenait, ni ce qu’il en faisait. Mais je l’avais vu l’hiver passé, coiffé d’un bonnet en fourrure de renard…

Il m’avait d’ailleurs fait voir une espèce de collier de fourrure de renard, au museau pointu et aux yeux en perles que, disait-il, "les jolies femmes se mettaient autour du cou".

Mémée Perrine qui me faisait toujours confiance, cette fois où je lui avais raconté cette histoire, s’était mise à hurler, rouge, le chignon tremblant, qu’elle M’INTERDISAIT d’entrer chez "Le Prince".

Avec le recul des années, je dirais que tout simplement ce devait être un trafiquant de fourrure, un point c’est tout !...

Ode A suivre


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Raymond de Cagny