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lundi 16 août 2010
DRÔLE de PAIX
Bien vrai ! La porte du jardin ouverte, notre bon curé se dresse de sur son banc de pierres moussues, les bras grands ouverts en direction de la Marie.
Elle s’est faite encore plus belle qu’aux jours ordinaires. Ses cheveux noirs sont tirés en un chignon épais. Elle a des boucles d’oreille que je ne lui avais jamais vues.
Malgré son teint hâlé par le soleil des travaux en plein air, elle rougit et retient des tremblements.
Simone a son groin.
Je pense à ce qu’elle pense ! Elle n’est pas à l’aise de regarder notre curé qui l’a entendue en confession, il y a peu de temps… pour les Pâques.
"Attention à la marche. Nous serons plus à l’aise, dans la grande salle pour deviser." (il parle un français qu’actuellement on qualifierait de "châtié ", bien que roulant un peu les "r").
Marie est la première à entrer suivie de notre curé et nous deux à la traîne... moi, je ne crains pas grand-chose.
J’étais allée lui donner le bonjour plusieurs fois toute seule, la Simone n’aimait pas trop ! Je l’aimais et il était grand…Il se baissait vers moi, me prenait par les épaules et me signait de la croix au front.
Je comprenais en citadine ce qu’il aurait voulu que je sois : pas de bras nus, pas de socquettes ni de short et ne pas conduire les juments.
En bavardant, il m’avait fait part de son plaisir de me voir intégrer, à la rentrée scolaire, une institution religieuse : Sainte Marie. Les bonnes sœurs, ainsi qu’il les nommait, étaient de l’ordre des Servantes du Sacré Cœur.
Il savait, bien qu’ayant marié mes parents, que mon père était athée (Dieu merci à lui d’avoir quand même choisi cette institution pour sa fille unique !) Il me chargerait d’une lettre pour la Supérieure du Couvent.
En l’instant, il fixait Simone d’un regard peu amène (amen).
"Je te vois peu à l’Aspergès me, le dimanche, ma grande j’aimerais que tu donnes aux plus jeunes l’exemple d’arriver à l’heure à la Messe…"
Ca commençait mal !
A suivre… Ode
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Raymond de Cagny