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Le Journal des Ecrivains

Drôle de Paix "48"

jeudi 12 mai 2011

Souvenirs d’adolescence 38/45 ...

Oui, il avait bien fait de m’aviser… le Louis !

Je tirai un trait sur lui, ses juments et ses Profonds d’Vaux…

Je rentrai pensive par le chemin de vignes, grimpai le talus jusqu’à la terre rouge et les rangées de ceps de grand père. Les grappes étaient déjà bien formées. Mais c’est vrai, j’avais presqu’oublié que nous étions au milieu du mois d’Août.

Le Père Barillot devrait venir sulfater les vignes, il faudra que je le rappelle à Mémée Perrine ce soir. Evidemment avec les juments à monter qui me prenaient la tête, je n’avais même pas vu murir les prunes Reines Claude du jardin. Celles de la vigne n’étaient que trop mures… Je m’en rendis compte aussitôt.

  Allez, oust, les guêpes ! Zut, alors, les pêches seraient bientôt mangeables. Il faudra faire des confitures …mais avec quel sucre ? Je crois qu’il y a un produit… du salicylate…oui, je crois que c’est ça. Il faudra voir avec le pharmacien de Clamecy.

Mémée disait que le temps allait tourner à l’orage. Bon ! Pour les escargots de Bourgogne, les gros… pas les petites gris, ils vont sortir au pied des ceps. Je viendrai les cueillir et les porterai à Clamecy en vélo à l’Hôtel de la Poste.

Il faut que je cherche des bottes en caoutchouc, je dois bien retrouver ça, au grenier, m’iront-elles encore ? Allez savoir !

Je me mets à penser que j’ai délaissé Simone, c’est méchant et égoïste. Que devient-elle avec ses vaches ? Je fais le trait d’union avec son envie de partir chez Pigier et chez le Curé de Clamecy. Et Jean-Marie, je l’avais aussi laissé en plan…

Il va falloir que ça change !

C’est bientôt le 15 Août, je mets en train dans ma tête, un rendez-vous avec la Simone, Jean-Marie, la Blanche et son frère le Victor (qui avait perdu toute notre école, plus notre gentille maîtresse blonde dans la Forêt) la fille du Maire (cette crâneuse !) notre bon curé et sa sœur, pour préparer la procession en l’honneur de la Sainte Vierge.

Ca va faire un de ces remue ménage ! Il va falloir trouver des huches, des bahuts, des maies, des coffres et surtout des hommes qui puissent les poser aux bons endroits. Difficile à trouver à Grenois, nos hommes sont en Bochie comme dit Perrine !

Ode

A suivre ...


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Raymond de Cagny