Meubles de Demeure Familiale à Vendre
MEUBLES A VENDRE clic sur suite article pour voir photos Coffre (bureau) (...)
mardi 13 janvier 2009
DRÔLE de PAIX suite
Le facteur passa un midi pour me donner une lettre de Seine et Oise et boire son verre de vin…
Je reconnus l’écriture "de notaire" de mon père.
Je lus à haute voix pour grand-mère Perrine ( l’AP de l’époque n’apprenait pas à lire à ses pupilles ! )
Papa avait écrit à notre curé de m’emmener à Clamecy, lui avait donné la date, l’heure du train. Il m’attendrait à la Gare d’Austerlitz.
J’ai donc retrouvé mon père sur un quai de gare. Cela faisait presque deux ans que je l’avais perdu .
Il était avare d’embrassades…
J’avais pensé, lorsque je l’ai reconnu, au bout du quai, de ne pas me précipiter sur lui. Mais je l’ai vu tendre les bras, et j’ai couru, couru jusqu’à tomber sur lui. Mon cabas est tombé lui aussi, comme ma boîte à lait devant l’allemand, et nous avons pleuré, pleuré et rit, et dit "papa, papa", "ma fille, ma petite , comme tu as grandi" ( c’était beaucoup dire, car je mesure 1 mètre et 50 cm, et papa n’était pas grand !)
J’ai donc vu Paris que je ne connaissais pas, à part la rue de Rivoli, où mes parents m’achetaient vêtements et chaussures à chaque changement de saison.
Nous avons emprunté le métro, inconnu de moi, direction Gare du Nord, avec ce que papa appelait "les changements de quais" , le noir des tunnels, les inscriptions "du beau, du bon, dubonnet" explications de mon père…
A nouveau le train, mes yeux , mes oreilles, mon odorat, rien n’échappait à ces sensations nouvelles. Je crois me souvenir que j’aurais voulu que ce voyage ne prenne jamais fin.
Puis ce furent ma Seine et Oise, Mériel, ma maison et le Salon de coiffure Hommes et Femmes !
Mon foyer était entier !
Tout avait été pillé, c’est le mot qui était employé. Tout, tout et tout, plus de draps, ni couvertures, ni linge de maison, ni ustensiles de cuisine.
Aux deux salons, même dénuement, plus de matériels, brosses, rasoirs, tondeuses, il ne restait rien, rien, rien de rien….
Je crois, en vous racontant, qu’il me serait possible d’établir actuellement la liste de tout ce qui nous avait été volé, ce qui d’ailleurs nous a été demandé, sans que nous ayons perçu quoi que se soit !...
Ode à suivre
Réagissez à cet article, votre avis nous intéresse :
redaction@valeurs-francaises.fr
Raymond de Cagny