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Le Journal des Ecrivains

L’ECOLE COMMUNALE Début

lundi 13 octobre 2008

L’ÉCOLE COMMUNALE

MP3 - 3.1 Mo

Après ma jeune enfance heureuse à la Ferme de mes grands-parents est venu le temps de mon retour en Région parisienne, chez mes Parents.

Quel changement !

Mes parents étaient coiffeurs dans une petite ville d’une région qui s’appelait alors la Seine et Oise.

Je ne me souviens pas d’avoir été très malheureuse de ce grand chambardement.

Il y avait trop de choses nouvelles autour de moi, les rues , les voitures, les commerces, les voisins, les enfants de mon âge, filles et garçons, tout était différent , tout m’étonnait.

j’ingurgitais, je réceptionnais, je digérais activement pour être au courant rapidement des habitudes de cette région parisienne.

Derrière le magasin de coiffure de mes parents se trouvait une cours commune à deux autres familles.

Toutes deux avaient un fils : Pierre et Jean. Il devinrent très vite mes seuls amis, ils me demandaient comment je vivais avant, ça je savais, je pouvais raconter….

Il furent rapidement mes éducateurs, mes guides, et ne laissèrent jamais des enfants inconnus me regarder sous le nez, pour voir si le mien était comme le leur.

J’étais leur propriété privée, et je m’en portais bien. Ils avaient des patins à roulettes, nom archaïque de nos rollers d’aujourd’hui, ils me prêtèrent les leurs jusqu’à ce que mes parents décident d’en acquérir une paire, bien qu’à leur avis ce n’était pas un jeu de fille.

Les poupées n’étaient plus pour moi l’enchantement.

L’école communale était à deux pas. Celle des garçons était sur la même Place, forcément c’était La Place des Écoles !

Face à mon premier jour d’école, je me suis murée dans une allure guerrière, j’ai pensé très fortement aux vacances de Pâques et aux mois de juillet et d’août que je passerai à la Ferme.

Pierre et Jean m’ont fait des signes de mains, et je suis entrée dans la cage aux lions !…

Je pense qu’autrefois, le stress n’existait pas, puisque le mot n’existait pas non plus.

Je ne me suis pas mise à bafouiller, je n’ai pas été traitée psychologiquement, je n’ai pas pleuré la nuit, ni le comble de l’horreur, mouillé mes draps, ni ma culotte "Petit bateau ".

La Directrice m’a un peu humiliée en me présentant comme "venant de la campagne", un peu comme s’il fallait m’excuser de ce fait !

Elle s’appelait Madame Audrery et ne m’aimait pas tellement, moi non plus….

Elle nous désignait par nos noms de famille. Je’ m’appelais Wesnosker. Évidemment c’était plus difficile à prononcer que Dupont ou Durand, mais c’était le nom de mon père, et de ce fait le mien et j’en étais fière.

Je n’étais pas très bonne en français…..

D’une voix de stentor, elle me criait " Ouesnosker, je ne vous sortirai jamais de l’ornière ! ".

(Avec le recul du temps, et me souvenant de cette phrase, je me demande si elle l’employait à cause de ma provenance) Mais ça ne m’avait pas effleuré l’esprit à cette époque.

Mais la vie libre m’avait fait devenir ce que j’étais et ce que je suis restée : têtue, rieuse, dure à la douleur (même morale).

A suivre ...

Ode


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Raymond de Cagny