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Le Moyen-Âge a vu le règne de la Femme dans toute sa plénitude, l’Amour courtois et son image étaient mises en valeur par tous les Arts. Voir le Musée de Cluny.
jeudi 20 mars 2008
La Dame à la Licorne (suite n° 5 et fin.)
Isabelle a compris. Ce sont les cinq sens que le Tisseur a réunis sur cette île de verdure et de mille fleurs qu’avait imaginé un inconnu.
Mais la Dame fait signe à Isabelle de la suivre près de la tente armoriée que des Pages ont dressée. Elle retire de son cou un collier qu’elle fait glisser avec son voile dans un coffret empli d’autres bijoux. Tiens ! Une chèvre est arrivée. Le lion et la Licorne retiennent les pans des rideaux de la tente. Le petit chien favori de la Dame est assis sur un coussin de velours brodé de fils d’or…. Un rien ! Pense Isabelle. Elle voit tous les animaux qui font ce qu’ils veulent : deux lapins jouent, l’agneau broute, un lévrier guette un héron qui est épié par un épervier, un singe se régale d’un aliment dérobé sans doute. Le lion paraît féroce à Isabelle, sa langue est drôlement sortie, il montre les dents ! Il sera certainement le gardien de la Dame quand elle se retirera sous sa tente
Isabelle lève les yeux vers le haut de la tente.
Elle lit : A MON SEUL DÉSIR
L’Île de verdure aux mille fleurs redevient l’îlot du Loiret. Isabelle n’a pas rêvé. Elle a reconstruit, à partir du livre de Cluny, l’histoire incomplète de la Dame à la Licorne.
Elle est certaine maintenant de son idée de thèse sur la tapisserie au Moyen-âge. Elle en a le libre arbitre ainsi que les lissiers de la Dame à la Licorne le disaient " À mon seul désir "
Elle trouvera au cours de ses voyages de recherche qui étaient les maquettistes, les cartonniers, les peintres, les lissiers. Elle ira à Bruxelles, à Bruges, à Gand, à Audenarde et même à Arras et à Lille. Elle fera comme les lissiers qui se déplaçaient de centre en centre suivant leur désir.
Peut-être retrouverait-elle un texte qui dirait que les dessins étaient français et exécutés dans une ville du nord, quel gentilhomme a commandé cette tapisserie et pour quelle gente Dame ! Pourquoi pas ?
Contrairement à ce que chantonnait sa mère :
" Pas le temps, je n’aurai pas le temps, de vivre assez longtemps "
Elle a l’âge d’avoir le temps… Et elle tuera le temps ! …… Ode. (d’après diverses études).
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Raymond de Cagny