Dans la même rubrique
Annonces

Toutes les annonces

Meubles de Demeure Familiale à Vendre

MEUBLES A VENDRE clic sur suite article pour voir photos Coffre (bureau) (...)

Publier une annonce

Accueil du site > Le Journal des Ecrivains > La Boite aux Trésors 4/4 (suite et fin)

Le Journal des Ecrivains

La Boite aux Trésors 4/4 (suite et fin)

lundi 12 mai 2008

Audible

MP3 - 2.1 Mo

La Boîte aux Trésors suite et fin

De quoi parlaient-ils ? Impossible de se le rappeler…Beaucoup de silences…Beaucoup d’écoutes… Des regards à chercher ce qui bougeait dans les herbes hautes, mulot ou musaraigne regagnant son nid dans un fossé, un geai traversant le chemin, éclair bleu et blanc, explications du Cadet qui était fils de paysan de pure race.

Il savait les choses de la terre, de par son père et sa mère ; et aussi par instinct. Il savait les prés qui fleurissaient en premier, il savait les ruisselets de printemps qui regorgeraient d’œufs de grenouilles, les prés à " mousserons ", les prés à colchiques, ceux à pissenlits. Il connaissait les bois profonds. Il nommait les arbres, sous tel arbre poussent les morilles, sous tel autre, les " chanterelles "…Les " chanterelles " c’est le nom morvandiau des girolles, mais c’est tellement plus joli…ça chante ! Il reconnaissait, sur la neige, les pattes du renard, du chien, du sanglier dans la terre de vignes.

Il parlait aux chevaux et ça c’était quelque chose. Elle l’admirait et le malmenait de même. Leurs mains, depuis les muguets cueillis un certain printemps, s’étaient souvent tenues et lâchées, mains sales, rugueuses, égratignées, collantes des fruits maraudés dans les vignes.

Elle se souvient bien, elle est là-bas…. Elle courait aux quatre vents : vent d’été, nu-pieds dans des sandales de toile, vent d’automne avec le panier à champignons, vent d’hiver en bas de laine, vent de printemps au cœur léger, chantant sur les prés à l’herbe neuve. L’esprit de la Vieille-Dame est frais comme le vent de printemps. Il vagabonde…

Ils menaient les juments. Quel démon parla à la Dame – enfant qui lui fit dire au Cadet :

" Fais les trotter."

« Non, le père ne veut pas, elles sont fatiguées."

"Je voudrais voir comment ça fait quand elles trottent."

"Non, tu es trop petite, tu ne peux pas serrer tes jambes contre le ventre de la Noire. Si tu tombais, elle te passerait dessus."

"Dis-leur de trotter, je me tiendrais bien serrée au garrot, sur la crinière…Je t’en prie !"

suite abonnés


Réagissez à cet article, votre avis nous intéresse :
redaction@valeurs-francaises.fr

Raymond de Cagny