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Le Journal des Ecrivains

La drôle de Paix. 14

lundi 16 février 2009

LA DRÔLE de PAIX suite

MP3 - 2.9 Mo

J’avais échangé quelques lettres avec mon amie de Grenois. Nous avions même échangé des photos.

Pour moi, elle avait presque l’air d’une adulte, je me trouvais « petite fille ». Ses cheveux étaient longs sur ses épaules, moi j’avais une frange et maman m’avait fait une « indéfrisable » légère, sur mes cheveux courts.

Il fallut partir.

Je pris donc le métro pour la gare d’Austerlitz avec une petite valise, mon sac à main rangé dans un autre sac en cuir, plus grand et à fermeture. Maman m’avait préparé un petit en cas, certainement une galette de sarazin.

Une grosse valise de vêtements était partie bien avant moi et devait parvenir chez grand-mère Perrine.

Quant à la bicyclette, avec porte bagages à l’avant et à l’arrière, elle serait acheminée par la SNCF dans le wagon bagages du train voyageurs que j’emprunterais.

Tout était programmé et mis en train (c’est le cas de le dire) par mon père. J’avais mon billet et un mouchoir dans ma poche. Je n’avais jamais mal au cœur dans les trains. Tout allait rouler !

A Clamecy, je devais me débrouiller seule, comme une grande, récupérer mon vélo , attacher mes petites bagages à l’aide de tendeurs – qui étaient dans mon sac – sur les porte bagages, et pédaler dare-dare pour parcourir les 25 km qui me séparaient de grand-mère.

Sur le quai de la gare de Clamecy, elle était là mon amie de communion, sa bicyclette à la main. Elle avait bien reçu la lettre où je lui annonçais ma venue, la date et l’heure d’arrivée de mon train.

Elle était là !

Elle jeta son vélo à terre et courut vers moi. Je fis de même. Elle me prit dans ses bras. Je lui arrivais à peine à l’épaule… Embrassades …Elle me repoussait pour me regarder, puis me reprenait contre elle et de rire et d’avoir les yeux mouillés un peu.

« Tu sais, Ode, j’ai apporté de quoi déjeuner, allons au bord de l’Yonne, au déversoir. »

« Chic alors !on va pouvoir bavarder, on en a des choses à raconter » Et de nous embrasser encore. Mon Dieu ! Qu’elle était grande !

Et nous voilà parties, vélos à la main, en jacassant comme deux agasses ! J’ai demandé des nouvelles de Grenois. Tout était pareil, c’était seulement nous qui avions changé !

Le Cadet et les deux autres avaient tout autant grandi qu’elle. J’en étais un peu inquiète, je me trouvais si frêle et si petite …

Son père était de plus en plus sévère.

Le Cadet avait reçu « une tannée » il avait été surpris à fumer …

Sa mère était toujours aussi effacée.

Je racontais à mon amie ce que maman m’avait dit un jour : le père de mon amie avait voulu ‘fréquenter » ma mère, mais la grand mère paternelle était entrée dans une colère telle que rien ne s’était fait …

« Ma pauvre Ode, si tu savais comme elle est mauvaise avec moi. Elle dit pis que pendre de ma mère pour que le père se fâche et fasse pleurer la mère. Partout où je vais, je la trouve sur mon chemin, le bâton à la main ! Pour sûr, elle ira droit en enfer ! »

Je retrouvais l’accent morvandiau.

A nouveau mon cœur était plein de chaleur amicale.

Ode à suivre


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Raymond de Cagny