La Tribune des Valeurs

COURTELINE

Cabinet de G. Courteline Centralisation des Interviews

Mr et cher confrère En réponse à votre lettre du …… par laquelle vous avez bien voulu me demander mon avis à propos de ….. j’ai l’honneur de vous informer que je m’en fous complètement. Dans l’espoir que la présente vous trouvera de même, je vous prie d’agréer, Mr et cher Confrère, l’assurance de mes sentiments les plus dévoués.

Pour M. Georges Courteline Le Centralisateur général

En 1926, il fut élu à l’Académie Goncourt. Il en était très fier. Il déclara à la Presse : "Me voilà dans un fauteuil, j’y suis cloué, car cela ne me rendra pas ma jambe ! "

Oui ! en 1925, il avait subi une grave opération : d’abord l’ablation de l’orteil de la jambe droite, puis la jambe. Ce qui lui fit dire "Quel toubib, il a, en plus, la parole tranchante ! "

Passent 3 années, il doit subir l’amputation de la jambe gauche. Il glisse doucement dans le coma et meurt le 25 juin 1929.

Durant la drôle de paix, les Allemands raflaient tous les bronzes des statues pour les transformer en canons..

Madame Courteline portait l’étoile jaune. Elle ne voulait pas que le buste de son mari, placé dans le square de l’Avenue de St Mandé, ne connaisse ce triste sort. Des amis le déboulonnent et le cachent jusqu’à la Libération, où il retrouva sa place.

Voici quelques unes de ses pensées philosophiques :

  S’il fallait tolérer aux Autres ce qu’on se permet à soi-même, la vie ne serait pas tenable !

  Je ne sais pas de spectacle plus sain, d’un comique plus réconfortant que celui d’un Monsieur recevant, de main de maître, une beigne qu’il avait bien cherchée !

  Passer pour un idiot aux yeux d’un imbécile est une volupté de fin gourmet !

Ode