Dans la même rubrique
Annonces

Toutes les annonces

Meubles de Demeure Familiale à Vendre

MEUBLES A VENDRE clic sur suite article pour voir photos Coffre (bureau) (...)

Publier une annonce

Accueil du site > Le Journal des Ecrivains > MORVAN Coutumes et Traditions

Le Journal des Ecrivains

MORVAN Coutumes et Traditions

dimanche 28 septembre 2008

COUTUMES et TRADITIONS en MORVAN

MP3 - 4.1 Mo

LA MI-CARËME

En bas du Goujin, après la ferme de mes grands-parents, se trouvait la Maison de la Clémentine. Ce n’était pas une ferme, mais une " Maison ", Nuance ! Un escalier de chaque côté montait jusqu’à un perron !

Prè de cette Maison se trouvait " le Chemin creux " qui menait, à travers prés et haies vives , à Taconnay. On passait même sur un vieux petit pont de bois vermoulu, pour traverser un minuscule ruisselet, à sec l’été mais qui débordait à la fonte des neiges, en fin d’hiver. C’était un repaire de têtards, grenouilles, vipères d’eau, sangsues et autres bestioles du même acabit, assez horribles.

Au coin de ce chemin creux, à l’occasion de la Mi-Carême ou de la Chandeleur ( Fête des Chandelles ), je ne m’en souviens plus très bien, les garçons et les filles – seulement les plus hardies, masquées et revêtues d’oripeaux, porteuses de balais, s’emparaient de grosses citrouilles, les creusaient, évidaient un côté en taillant deux yeux, une bouche édentée. On allumait une lanterne à l’intérieur, on dansait autour en piaillant.

Cette tête ronde et orange éclairait la nuit d’une manière effrayante. On arrivait de tous les autres chemins et nous récoltions quelque sous et gâteaux.

Qu’on ne me dise pas, à moi qui ai joué ce jeu là, il y a 70 ans, que c’est une coutume américaine… J’étais morvandelle.

LES ROULEES

A Pâques , cloches revenues de Rome, sonnantes après la Grand’Messe, les enfants de chœur, revêtus de leurs uniformes de fête, rouges et dentelles, passaient par les chemins, heurtaient les portes, en chantant avec force :

Messieurs, Mesdames, ayez bon cœur N’oubliez pas les enfants d’chœur Un jour viendra, Dieu vous l’rendra Alleluia ! Alleluia ! Alleluia ! Alleluia !

Ils récoltaient des oeufs, souvent cuits durs, des sous ou d’autres choses monnayables.

Le partage était fait équitablement sous l’œil de Dieu et du bon curé !…

Mais où sont les neiges d’antan ?

LA FÊTE-DIEU

Puis venait le temps des roses, petites roses pompons, grosses roses choux aux pétales sérrés, les plus parfumées, et le temps des Reposoirs.

Tout Grenois se préparait, le cantonnier, encore en bon état, balayait les chemins, coupait l’herbe des talus. Les femmes et les hommes sortaient les bahuts et les hûches à pain, les mettaient en place, à chaque calvaire, c’est à dire à chaque croisée de chemins.

Il s’en trouvait un près de la Ferme de mes grands parents, après la Maison de la Clémentine, au coin du " Chemin creux ".

Les jours d’avant les femmes sortaient les draps de grosse toile sentant bon l’iris, les couvre-lits de dentelle blanche faites au crochet, les napperons. Tout s’organisait fiévreusement : les vases emplis d ’œillets, de boules de neige, de roses, de seringas , de pivoines et de fleurs d’acacias.

Tout était en place : les reposoirs comme des reposoirs !

Les filles habillées de blanc, le front auréolé d’une couronne tressée de marguerites, de roses ou d’œillets, les sandalettes passées, le matin même au blanc d’Espagne, l’air candide, débarbouillées de près, les cheveux disciplinés, rouges de plaisir et de fierté, une corbeille emplie de pétales de fleurs accrochée devant elles, marchant avec précaution quelques mètres devant le bon curé portant le saint sacrement, sous le dais doré brandi par 4 bûcherons.

Les petites filles jetaient les fleurs qui jonchaient les chemins, sous les pas du bon curé, gonflé de son importance.

Plus la procession approchait d’un reposoir, plus les senteurs emplissaient l’air.

Je me souviens que notre curé posait le saint sacrement sur le reposoir, que les enfants de chœur, à genoux dans les fleurs, agitaient les encensoirs.

Toutes les senteurs se mêlaient. Elles troublent encore mon cœur….

Ode , A suivre...

Portfolio


Réagissez à cet article, votre avis nous intéresse :
redaction@valeurs-francaises.fr

Raymond de Cagny