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dimanche 21 septembre 2008
En Morvan, suite et fin de cette époque
C’était la vie ! C’était la mort ! Toujours mêlées et naturelles.
Les enfants étaient présents aux naissances des animaux et n’avaient pas besoin de cours d’éducation sexuelle, ni de psychologues pour apprendre la vie et la mort. Mais il fallait " se garder ". Perrine avait toujours peur de mes expéditions, peur que " je ne me garde pas, que je devienne une drôlesse "
Je terminerai maintenant mes souvenirs d’enfance à la campagne en vous disant que je corresponds toujours avec ma camarade de communion, que son frère " le Louis " a été maire de son Village, que j’y suis retournée une seule fois, mes grands-parents étaient partis vers d’autres verts pâturages célestes.
Toute la famille de ma camarade était là, dans la Ferme d’en Haut, goûtant le vin nouveau de leurs vignes, vin léger, sucré mais enivrant.
Tous étaient mariés, mon amie était seule avec son fils.
Le patriarche était grand-père et plus paisible.
Un des frères était toujours aussi renfrogné comme aux beaux jours de notre enfance, d’une certaine élégance, sa femme, jolie, fonctionnaire, coquette, gaie heureuse, ça se voyait, de beaux enfants….
Le plus jeune était flic à la ville, gouailleur, immense brun, grands pieds, l’air toujours pas dégourdi, mais gentil au possible, pataud comme un ourson qui aurait grandi trop vite…sa femme, peu de souvenirs, seulement un regard bleu extasié devant son géant de mari.
Quant à l’aîné !…
Cela faisait bien 20 ans que nous ne nous étions vus. Malgré tout, malgré tous et toutes, malgré mon mari, il m’a soulevée de terre, m’a embrassé sur les 2 joues, sans frémir, l’œil rieur, la moustache piquante, la tignasse toujours brûlée par les soleils et les pluies….
Grisée de vin nouveau, de souvenirs aigres-doux, de secrets qui se heurtaient, qui débordaient, qui me faisaient battre le cœur en chamade, j’avais envie et je me suis retenue de crier " Cadet, de notre enfance, qu’en reste t’il ? "
A cet instant précis de ma vie, j’ai su que j’aurais pu vivre campagnarde, et qu’il me manquerait tout au long des années à venir ce bonheur que j’ai eu de mon enfance et de mon adolescence dans la Ferme du Morvan.
Voici la photographie de mes grands-parents
Et voici la chanson des Morvandiaux.
Je l’ai chantée lorsque j’ai passé mon certificat d’études à Brinon sur Beuvron, l’été de la débâcle, en exode….
( Le chant était au programme, il n’était bien sûr pas possible de chanter la Marseillaise ou le chant du départ….)
Allons les Morvandiaux,
Chantons la Morvandelle,
Chantons nos claires eaux,
Notre forêt si belle
La truite aux bonds légers
Dans les roseaux fleuris,
Et notre bois flottant qui vogue vers Paris
On dit que le Morvan est un pays bien rude
Il souffle un âpre vent parmi nos solitudes
Mais s’il est pauvre et fier, il nous plaît mieux ainsi,
Et qui ne l’aime pas n’est certes pas d’ici.
On veut la liberté dans nos montagnes noires,
Nos pères ont lutté pour elle, et non sans gloire,
Ils firent bien valser les moines et leurs seigneurs
Ravis de leur misère et gras de leur sueur.
Allons les Morvandiaux,
Chantons la Morvandelle
Chantons nos claires eaux
Notre forêt si belle,
Nos bûches qui s’en vont
Paris s’en chauffera,
Nos gars et leurs mamans,
Paris s’en passera. Mais hélas !
Ode
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Raymond de Cagny