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Le Journal des Ecrivains

PAIX 22

lundi 13 avril 2009

SOUVENIRS D’ENFANCE 1938/1945

DRÔLE de PAIX

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MP3 - 2.3 Mo

Me voilà en route pour la grande salle...

Je quitte mes bottes car la Marie n’a pas chômé, les dalles sont encore humides, le ménage a été fait de bonne heure.

Pas d’eau courante… Je remplis une cuvette, me lave consciencieusement les mains. L’essuie mains est à côté, pendu à un clou enfoncé entre deux pierres du mur. C’est partout pareil à la campagne…

Je rechausse les bottes et cours vers l’étable.

Dès mon entrée, la Marie me crie "l’Odette, prends un trépied et viens t’siter à mon côté, tu dois pu savoir faire, d’pis l’temps ! Fais rien que d’me r’garder faire".

Là, par contre, à côté de la Marie, je me sens sotte…Bien sûr que je ne sais plus, et de plus je tremble à l’intérieur de moi. Il ne faudrait pas que mes doigts tremblent sur la tendre chair de la vache blanche...

A vrai dire… J’ai peur… peur de mes réactions et des siennes…

"Pousses toi vers moi, gare aux coups de queue"…

Je regarde les doigts légers et agiles de la Marie. De loin, la Simone tourne la tête vers moi, elle a les lèvres fendues jusqu’aux yeux tellement elle rit.

"T’en fais pas ma fille, je vas traire mes deux aut’ vaches, la Simone a ses trois à elle . En plus des’moquer d’toi, elle ira verser les siaux d’lait dans les bidons du ramasseur. La Douce a son viau qu’va bientôt brouter. On ira toutes deux la traire un peu, son viau finira l’restant".

La Simone a fini sa traite. Elle est drôlement rapide…Elle passe avec ses seaux et son trépied, l’air bougon…

J’avance mon trépied, près de la Douce, tout près de la Marie.

"A toi, ma fille, là, là, ne serre pas, glisse doucement. Allez la Douce, calme, calme, ma bélote, calme"…

Je ne sais pas si c’est à moi que parle la Marie ou bien à sa vache, mais la Douce est bien brave et porte bien son nom…

Je me sens un peu engourdie et tendue, mais la douce tièdeur du lait inonde ma main. Je retrouve un peu mes faculté de trayeuse de chèvres de grand-mère Perrine.

Le lait tombe dans mon seau en fusant et plus le lait monte, plus le bruit devient doux.

Quand nous eûmes terminé, la Marie me demanda d’aller détacher le veau et de lui amener pour le mettre au pis de la Douce. Ce ne fut pas nécessaire, il le trouva bien tout seul !...

Ode .

A suivre …


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Raymond de Cagny