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Panhard PL 17

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mercredi 13 mai 2015

Panhard PL 17 et Tigre : cliquer pour écouter

MP3 - 6.4 Mo

Dans les Années 60, la très illustre Maison Panhard me fit l’honneur de me confier la responsabilité d’organiser chez les concessionnaires du réseau de distribution un service dit "V.O." pour voitures d’occasion.

En effet, à cette époque, l’engouement pour l’automobile était tel que les concessionnaires se retrouvaient rapidement dans une situation de blocage. Ils étaient mal préparés à gérer une surface au sol, un temps de remise en état, un investissement important pour un stock sans cesse grandissant.

La surface au sol nécessaire aux "V.N." véhicules neufs était occupée par les "V.O.". Les finances utiles pour offrir aux clients une gamme complète de "V.N." étaient absorbées par les "V.O.". Si bien que les concessionnaires étaient étouffés par le nombre de leurs reprises, leur surface occupée et l’investissement financier nécessaire.

Il m’a donc fallu élaborer une politique à mettre en place chez chaque concessionnaire après qu’elle ait reçu l’approbation de ma hiérarchie.

A cette époque, il n’y avait pas de suicide dans l’Industrie Automobile. Nous étions heureux et fiers aussi, peut-être de collaborer à une activité en pleine expansion.

Les Patrons n’avaient pas besoin de gardes du corps. Il était courant de les croiser dans les couloirs, ils étaient respectés parce qu’ils respectaient leurs collaborateurs.

J’ai eu l’honneur de rencontrer Paul et Jean Panhard, lorsque cela arrivait dans les longs couloirs de l’usine de la porte d’Ivry, je ne manquais jamais d’éteindre la lumière par mesure d’économie, comme on me l’avait suggéré à l’embauche.

J’étais alors félicité par ces Grands Patrons pour mon sens de l’économie.

Ce n’était peut-être pas grand chose, mais ça ne vous donnait pas non plus envie d’en finir avec la vie.

Aujourd’hui, tout le monde s’en moque, les lumières brûlent jour et nuit et gageons que si vous éteigniez celles-ci, vous vous feriez enguirlander, à commencer par le Patron salarié qui dépense un argent qui n’est pas le sien.

C’est peut-être là toute la différence entre un Patron nommé et un Patron créateur de son Entreprise.

Mais, ce n’est pas grave, puisque l’on va construire une nouvelle centrale nucléaire pour combler ce gaspillage.

Pour en revenir à notre PL 17 et au Tigre, je vais vous raconter une aventure qui m’est arrivée.

Après avoir traversé avec une PL 17 la France en long en large et en travers, pour visiter les 250 concessionnaires de l’époque et avoir obtenu qu’ils mettent en place notre nouvelle politique, j’ai eu le privilège de me voir affecter un Tigre, haut de gamme de nos modèle de l’époque.

Il me restait à visiter quelques concessionnaires de Normandie et de Bretagne.

Nous étions en hiver, la neige et le verglas recouvraient le Pays.

Compte tenu de la météo, j’avais prévenu mon concessionnaire de St Lô, que je n’arriverais certainement pas beaucoup avant midi le lendemain.

Malgré un départ à 5 h du matin, j’ai mis 7 heures pour arriver.

J’ai souvent dû rouler avec 2 roues sur le bas côté pour que la neige glacée craque sous mes roues et me permettre de garder une trajectoire convenable.

J’ai parcouru ce jour-là une plus grande distance kilométrique en seconde et en troisième, plutôt qu’en quatrième.

Arrivé à bon port chez mon concessionnaire vers midi, je fus accueilli chaleureusement par les deux associés qui dirigeaient cette Entreprise.

L’un deux était le gestionnaire. L’autre, connu d’un très grand nombre pour être pilote de Rallye et avoir remporté plusieurs succès pour Panhard, en participant notamment au Rallye de Monté Carl, avait en charge le Commercial.

A mon arrivée dans le Parking du garage, j’avais aussitôt remarqué le Tigre vert Bretagne du Pilote de Rallye.

Une préparation particulière distinguait, à l’oeil nu, ce véhicule de compétition.

Deux énormes phares, l’un longue portée, l’autre de courte portée pour balayer les bas côtés, étaient fixés de part et d’autre de la calandre.

Des renforts intérieurs répartis dans l’ensemble de l’habitacle devaient protéger le conducteur et son navigateur en cas de retournement du véhicule.

Avant quelles ne soient obligatoires pour tous, des ceintures de sécurité équipaient les deux sièges du véhicule, quant à la planche de bord, elle était rudimentaire, mais suréquipée par rapport à un modèle de série.

Après les présentations d’usage, je proposai à mes deux nouveaux partenaires de les convier à déjeuner.

Le gestionnaire ne pouvait se joindre à nous. Le pilote de Rallye me proposa, après mes heures de route quelques peu fatigantes, de m’emmener.

Quelle ne fût pas ma surprise lorsque arrivé dans le parking, il se dirigea vers le "Monstre".

Il m’invita à m’installer près de lui dans le siège baquet destiné au navigateur.

Je bouclai ma ceinture et je m’attendai à ce que nous nous dirigions vers le centre ville.

Il n’en fût rien. Il s’engagea sur la route de Paris par laquelle j’étais arrivé.

J’avais en mémoire un village dans lequel se trouvait un hôtel restaurant qui se trouvait à une vingtaine de kilomètres.

J’avais dû mettre à mon arrivée une demi-heure pour parcourir cette distance.

A mon plus grand étonnement, il ne mit pas plus de dix minutes pour parcourir cette même distance dans l’autre sens.

Il roulait paisiblement et de manière très détendue, à 120 Km/h sur la glace, je me rendis compte alors que je ne savais pas conduire...

J’avais pourtant, déjà à l’époque, dépassé le million de kilomètres, tourné sur le circuit du Mans en proto 24 BT, 24 CT, et DB, j’étais qualifié par l’usine pour démontrer les qualités de ces voitures à la Presse Professionnelle, et je me sentis tout petit devant tant de dextérité.

J’ai conduit ou essayé plus de 3000 voitures dans ma vie. J’ai aujourd’hui dépassé les 3 millions de kilomètres.

Maintenant encore, quand je pense à cet extraordinaire pilote, je me dis :

"Je ne sais pas conduire".

Votre Jean Raymond. Voir aussi la galerie des souvenirs : En 1957, la Dyna Panhard transportait 6 personnes avec un grand coffre à bagages à une vitesse de 130 Kmh, et ne consommait que 6 litres d’essence aux 100 !.. Nous développerons cet article sur l’usine Panhard de la porte d’ Ivry et vous parlerons de la Famille de ce Grand Constructeur.


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Raymond de Cagny