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Vie d’hier et d’aujourd’hui

Souvenirs, Souvenirs ... (suite réservée aux abonnés)

dimanche 16 mars 2008

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Un jour, encore en maraude, j’avais trouvé au bord du Gueur – étendue d’eau stagnante , repaire de grenouilles, serpents d’eau et canards vivant en mauvaise compagnie – un nid empli d’œufs de cane. Grand-mère Perrine n’en avait pas voulu !… Les poules m’ont toujours enchantée, depuis la couveuse, à l’air vraiment abruti jusqu’à toute la basse-cour juchée sur le tas de fumier, en train de gratter. Quand je repense aux tas de fumier, je me surprends à sourire. Plus le tas était gros, plus le fermier était considéré à cette époque…

A quoi peut-on reconnaître la fortune du paysan actuel ? Au nombre de tracteurs, moissonneuses-batteuses ou autres engins agricoles ? Et le crédit ? Tandis qu’alors, les bœufs, les vaches, les chevaux attachés à l’écurie, ou paissant dans les prés, étaient bel et bien payés en bon argent à la Foire annuelle du Canton. Les paysans d’alors vivaient en pratiquant le troc, l’argent gagné sur la vente du blé, du vin, des bêtes, s’amassait et ressortait rarement, que pour acheter de nouvelles terres.

Ma grand-mère vendait le lait, le beurre, les fromages et les produits de la basse-cour. Cet argent là était à elle et se convertissait en tissus, sarraults et culottes de velours…

Un souvenir en appelle un autre… Je repense à une voisine de mes grands-parents et à sa présence aux veillées des soirs d’hiver " La Pajotte ". La Pajotte n’avait pas d’homme chez elle, rien qu’un cadre de bois avec une photo jaunie d’un bel homme à moustache et à col dur. Il était mort jeune. Il était donc resté jeune pour moi. Elle vieillissait belle et seule. Était-elle si seule que cela ? Elle cousait pour le Père Barillot qui était veuf, lui aussi. Quelque fois, elle le " faisait manger ". La payait-il ? Il lui coupait le bois de son bûcher, lui tuait son lapin ou son poulet. Y avait-il eu quelque chose entre eux, autre chose que le service rendu ?

Dans mon souvenir, il était bel homme, " fort en gueule ", vêtu de costumes de velours à boutons dorés avec des animaux dessus, en relief… des sabots ou des souliers ferrés, s’appuyant sur un bâton sculpté d’un serpent enroulé . Moi aussi, j’ai su faire un serpent sur une branche de sureau avec un petit couteau que je cachais de poche en poche pour qu’il échappe à l’œil de grand-mère Perrine.

Ode.


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Raymond de Cagny