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Hudson, Kaiser/Frazer, General Motors, Tucker, Buick Eight Dynaflow, Ford, Lincoln, Studbaker, Cadillac, Oldsmobil, Mercury, De Soto, etc., etc...
lundi 28 juillet 2008
CITROËN-15/6 de 1947,
audible
Cette photo trouvée sur internet est semblable à la 15/6 de 1947, peinture mise à part.
Je vais vous parler maintenant de mon époque CITROËN.
La première voiture de cette marque que j’ai eu le plaisir de conduire a été la 15/6. Comprendre 16 CV, 6 cylindres. 145 chrono, à l’époque, ce n’était pas si mal d’autant que, quelque 60 ans plus tard, les pouvoirs publics en manque d’imagination, de concertation, de réalisme, nous interdisent cette vitesse, même sur autoroute .
La 15 était en France, et même aux Etats-Unis, la reine de la route, grâce à sa conception révolutionnaire, monocoque assurant une rigidité sans égale, et à sa traction avant qui permettait de prendre presque tous les virages sans ralentir.
Pour l’époque, son freinage était l’un des meilleurs.
CITROËN, c’était la sécurité assurée.
La 15 était assurément la voiture française la plus prestigieuse avec la Viva Grand Sport RENAULT.
Les Américains, qui connaissaient une envolée considérable de leur industrie automobile, avec des voitures de rêve et de constantes nouvelles marques telles HUDSON, KAISER/FRAZER, STUDBAKER, TUCKER, etc., venaient de compléter les gammes GENERAL MOTORS, FORD et autre LINCOLN dont le modèle V/12, 12 cylindres en V, dépassait déjà à l’époque les 160 km/h.
C’est la raison pour laquelle les américains équipèrent la police routière de 15/6 dont la tenue de route exceptionnelle permettait de rattraper à peu près tous les véhicules, même les plus rapides qui se trouvaient cependant obligés de ralentir considérablement dans les courbes.
Cette 15 que j’avais le privilège de conduire était de couleur gris souris métallique qui donnait une impression de légèreté et de raffinement. Ses pare-chocs étaient en acier chromé identiques à ceux de la gamme des 11 CV. C’est à dire qu’ils étaient courbés et non pas rectilignes comme ils le sont devenus sur les modèles plus récents.
Les CITROËN de la gamme traction avant se reconnaissaient au démarrage et en marche arrière par un sifflement caractéristique de la boite de vitesse.
Je pourrais vous parler longtemps de cette voiture qui me permettait de m’endormir chaque soir en sachant que, le lendemain matin aux aurores, j’aurais le plaisir de me retrouver à son volant.
Anecdote :
A cette époque de liberté et de furieuse envie de vivre après la terrible période de la guerre, chacun voulait s’amuser et il n’était pas rare d’être sollicité par un autre automobiliste pour "faire la course".
Ce jour-là, j’étais accompagné de mon frère aîné et nous allions retrouver nos femmes qui étaient en vacances à Fort-Mahon avec nos enfants.
Nous avions dépassé Pont-Sainte-Maxence depuis un certain temps déjà, lorsque j’aperçus, à quelques centaines de mètres derrière moi, une CADILLAC qui utilisait sa puissance supérieure à la mienne pour grignoter quelques dizaines de mètres sur chaque ligne droite.
Les routes de l’époque, presque toujours à deux voies et sinueuses, ou traversant des villages interdisant le doublement, m’étaient tout à fait favorables.
Je connaissais parfaitement cette route et je savais où j’allais pouvoir me séparer de mon suiveur qui aurait bien fini à un moment ou un autre par me doubler.
Mon frère, encore plus « citroèniste » que moi , m’encourageait à ne pas me laisser doubler par "cet américain".
Pour tout dire, j’étais « citroèniste » mais ma véritable passion pour l’automobile, signe de liberté, était égale pour toutes voitures et si j’appréciais la tenue de route de la CITROËN, cela ne m’empêchait pas de m’imaginer au volant d’une CADILLAC, d’une KAISER au sublime pare-brise en forme d’accolade, ou bien encore d’une merveilleuse BUICK EIGHT DYNAFLOW dont la particularité était que les feux rouges n’étaient pas rouges mais violets, ce qui permettait de les repérer loin devant, la nuit.
Lorsque j’annonçais à mes passagers : « Devant nous, il y a une BUICK » et que nous nous approchions suffisamment près du véhicule qui nous précédait pour en voir la marque, chacun s’étonnait de ce que j’avais pu deviner bien longtemps avant d’avoir pu être en mesure de lire. Je gardais jalousement mon secret qui en a étonné plus d’un.
Pour en revenir à notre course poursuite, je profitai de quelques virages avant l’entrée dans Airaines pour semer mon poursuivant et m’engouffrer rapidement dans la station ESSO qui se trouvait juste là entre les deux voies de la route qui se séparait en Y.
Je dis à mon frère : « Regarde bien la bombe qui va passer, il n’est pas près de nous retrouver. » Effectivement, la CADILLAC est passée en trombe et a dû nous chercher bien longtemps sans comprendre ce que nous étions réellement devenus.
Nous en avons profité pour faire le plein et repartir à vitesse plus raisonnable jusqu’à Fort-Mahon-Plage où un W.E. familial nous attendait.
Bien cordialement et à très bientôt pour de nouvelles aventures.
Votre Raymond-Jean.
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Raymond de Cagny