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La Tribune des Valeurs

VARIANCES "Hélène Grimaud"

dimanche 13 septembre 2015

VARIANCES

MP3 - 3.1 Mo

Il était une fois un bébé sur qui de bonnes fées avaient jeté des milliers de petites bulles de bonheurs, pour plus tard…

Même si vous n’avez pas un âme de mélomane, lisez « variations sauvages » d’Hélène Grimaud.

Cette pianiste de renommée internationale est un hymne vivant de la nature et … des loups.

En Floride, alors qu’en milieu de nuit, elle décryptait une partition, sa chienne lui a fait comprendre quelle s’ennuyait en pleurant derrière la porte.

Elles sont sorties dans le noir de leur quartier habituel.

Des amis l’avaient mise en garde : un homme, vétéran du Vietnam, qui n’avait pas toute sa tête pouvait être dangereux… qu’elle se méfie dans ses sorties nocturnes…

Mais ses sorties faisaient parie de son amour de liberté.

Tout à coup, elle vit l’homme et la bête.

Dans le silence à couper au couteau, elle remarqua la démarche tendue de cette bête, les yeux luisant d’un éclat inhabituel. Ce n’était pas un chien…

Sa chienne s’était esquivée rapidement dans un fourré et s’y était couchée.

La pianiste s’arrêta.

L’homme lui posa cette question « Vous vous promenez souvent à cette heure ci ? »

Un peu troublée par le souvenir de mise en garde de ses amis, elle répondit : « Je suis musicienne, pianiste et il m’arrive de travailler tard le soir. »

C’était Dennis et cet animal était une louve nommée Alawa.

C’était vrai, c’était un original. Il parlait de musique… Etait-il sincère ? Elle eut la preuve que oui !

La louve bougea. La pianiste ne bougea pas, se conformant aux directives de Dennis.

Alawa lui flaira la main. Hélène étendit les doigts. La louve se glissa plus profondément près d’elle.

C’est là, en pleine nuit, devant cet homme inconnu qu’elle a ressenti au plus profond de son Moi, l’appel d’une force primordiale.

La louve s’est renversée, en lui offrant son ventre….

Le vétéran du Vietnam qui avait tout vu, était suffoqué. Il lui confia que sa louve s’était soumise. Elle lui donnait sa confiance.

Notre pianiste venait d’ajouter à la qualité d’interprète de sa musique qui était une partie de sa vie, un autre amour : celui des loups.

Elle a créé le New York Wolf Center. Son plus grand Bonheur c’est de se rendre la nuit dans l’espace où vivent ses loups.

Le chef de meute l’accueille le premier. Les autres viennent ensuite la saluer, la mordiller. Une fois qu’ils l’ont bruyamment fêtée, ils se calment, se couchent autour d’elle.

Les notes de ses partitions s’égrainent dans sa tête, alors que ses loups semblent les entendre.

Ne vous avais-je pas dit que les fées avaient comblé cette femme de valeur ?

Ode à suivre


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Raymond de Cagny