La Tribune des Valeurs

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Pour une Première, Monsieur Hossein aurait aimé, comme on le fait pour le lancement d’un paquebot, casser une bouteille de champagne.

Il s’évadait perpétuellement avec ‘Notre Dame de Paris’, avec ‘Jésus’, avec ‘de Gaulle’ . Il s’est fait ‘la belle’ avec ‘Coupable ou non Coupable’ avec ‘ Othello’. C’est un récidiviste….

Il aime les grandes Salles.

Au Palais des Sports, en 4 représentations, 16.000 personnes assistaient au spectacle !

Au Guiness Book des records, 7OO.OOO spectateurs ont vu ‘Un Homme nommé Jésus’.

Il y eut 191 représentations au Palais des Sports. Dans un Théâtre ordinaire, il aurait fallu plus de 700 représentations !

Mais avant de drainer les foules, il faut des subsides…

Il dit avoir passé une bonne partie de sa vie à chercher de l’argent !

Pour ses grands spectacles, non seulement il lui fallait trouver de l’argent mais aussi des commanditaires. Les Banques ne correspondaient pas à ses besoins : tours de table interminables, garanties, études de marchés, faisabilité du projet. Tout cela trop long !

Il ajoute, avec juste raison, que si ses partenaires se portent garants, il ne voit pas pourquoi avoir besoin d’une Banque.

Il a eu l’idée de faire participer le public au déroulement de l’action sur scène. Les thèmes historiques ont énormément interessé le Public.

Les ordinateurs et l’électronique donnent la possibilité de voter ou de donner son opinion au cours de certains de ses spectacles.

‘L’Affaire du Courier de Lyon’ (1987/1988) a mis autour de la Piste, une centaine de personnes de tous âges, hommes et femmes, pour voter pour ou contre la peine de mort.

Les résultats s’inscrivaient sur un grand tableau tout au long du spectacle.

De même avec ‘Marie-Antoinette’ (1993/1994). Il avait commencé cette originalité en 1986, au Théâtre Marigny, avec ‘Les brumes de Manchester’ où un diplôme de Sherlock Holmes était décerné aux spectateurs.

Pour ‘Marie-Antoinette’, il récidiva avec des isoloirs dans la Salle. Les spectateurs votaient à l’entracte, une fois les plaidoiries terminées.

Son amour de jeunesse, qui fut le mien aussi – j’ai vu ‘Le Cuirassé Potemkine’ en VO dans les années 1952 dans un petit studio d’Art et d’Essais , je crois le studio 28, en haut de la rue Lepic – C’était extraordinaire quand on sait qu’Eisenstein l’a conçu et réalisé en 1925 !

Je comprends Monsieur Hossein d’avoir mis toute son énergie à gagner les cœurs. Georges Soria directeur de l’ALAP, Europe 1 et Robert Thominet ont accepté de produire ‘Potemkine’ en 1975.

Les regards étaient plus qu’incertains lorsque Monsieur Hossein a déclaré ’Qu’il y aurait des bateaux sur la scène’.

Dans le bureau, le silence fut de glace…

Notre inventeur avait un décorateur génial : Jean Mandaroux. Monsieur Hossein expliqua ses volontés. Le projet était d’une remarquable intelligence.

Le décor du fond permettait d’avoir la perspective du grand escalier d’Odessa. Sur le côté, l’avant du cuirassé, et celui d’un second ‘Georges le Victorieux’ sortaient de la scène et donnaient l’impression d’avancer dans la Salle.

Soria et Decaux se mirent à l’adaptation avec Lorenzi. Beaucoup d’anciens élèves de Reims étaient là.

Notre novateur a travaillé les lumières, sa fidèle costumière avait fait des miracles sur les uniformes de la Marine Impériale.

Ferrat chantait sa chanson ‘Potemkine sur scène. Le Forestier avait écrit les chansons du spectacle.

Plus de 250.000 spectateurs virent ‘Le Potemkine’, à l’affiche 67 jours. Il aurait pu tenir le double raconte humblement Monsieur Hossein, mais la Salle n’était plus disponible…

Et moi, de dire ‘Et voilà l’travail’ !...

Ode

A suivre...