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La Tribune des Valeurs

Robert Hossein 9

lundi 23 mars 2009

Monsieur HOSSEIN à REIMS

cliquer pour écouter :

MP3 - 3.9 Mo

Sa vie passée fut épluchée et discutée .

Pour lui, ce ne fut pas vraiment une victoire. On paria même qu’il n’aurait pas 5.000 places avec un seul spectacle.

Première représentation : 8.000 abonnés et 20.000 spectateurs hors abonnement.

Cependant, mêne Planchon essaya de l’en dégouter !

Il était parti sans bagage. Il avait donné tout ce qu’il avait à son chauffeur et à sa cuisinière.

Seuls avaient trouvé leur place pour le voyage : 2 paires de lunettes, son blouson, sa brosse à dents, et 3 livres "lettres à un jeune poète" de Rike, "chroniques italiennes" de Stendhal et "premier amour" de Tourgueniev (Russie oblige)…

Son salaire de Directeur, metteur en scène et acteur était de peu de milliers de francs !

Il trouva un milieu différent, prit un appartement modeste et ses repas à la Cafétaria de la Maison de la Culture…

Sans repère, il osa davantage…

Il raconte, dans la Nostalge comment il fut remis à sa place par un étudiant d’esprit 68.

Peut-être un peu doctoral, Monsieur Hossein expliqua son aspiration à créer un théâtre populaire.

Dans les gradins une voix explosa "Ferme ta gueule, eh ! con. Tes états d’âme, on s’en fout. Ici, tu ne dis, ni je, ni moi. Si tu veux parler de théâtre et qu’on t’écoute, alors parle, en général"…

Evidemment, ll avait raison.

Avec son passé de star, ses appuis, personne ne pouvait comprendre qu’il était venu là pour un salaire minime, sans qu’il y ait quelque chose de "louche".

C’était l’hostilité !

Il lui fallait faire Salle comble.

Il fit le démarcheur auprès des Comités d’Entreprises .

Son équipe extraordinaire est restée en place, unie durant 7 ans : directeur de scène, ingénieur du son, lumières, cacadeur, costumière, chargé de presse et tous autres techniciens…

Il était proche de son équipe et en était fier.

Il recevait 1 million de subvention. Un important cahier des charges lui imposait 4 créations par saison, et l’accueil de 6 à 7 pièces.

Son école avait bénéficié d’une tolérance, à lui de s’en débrouiller. Elle était très importante pour lui.

Il lui donna une allure de pensionnat de 50 élèves, cycle de 3 années, avec des acteurs professionnels pour 5 à 6 élèves. Ils étaient logés et nourris pour 400 frs mensuels.

Le matin : cours de langues étrangères, histoire et littérature, L’après-midi : technique, maîtrise du corps, chant, diction, escrime, danse et même cascade !

Le soir, les pensionnaires participaient au spectacle dans de petits rôles, confrontés à des acteurs venant de Paris. Ils étaient payés au tarif "élèves" ce qui les dispensait de régler leurs cours, nourriture et logement.

Isabelle Hupert était venue jouer la pièce d’Hemingway "Pour qui sonne le glas".

De passage à Paris, Monsieur Hossein ramena Isabelle Adjani à Reims, avec l’accord de ses parents, sous condition qu’elle passe son Bac. Le matin elle allait à l’école et l’après-midi à l’école du Théâtre ! Elle eu son bac et les compliments de Monsieur Hossein qui voyait déjà en elle, la merveilleuse actrice qu’elle serait.

Elle interprèta, durant la 2ème saison de Reims "La maison de Bernada" de Garcia Lorca. Annie Ducaux de la Comédie Française avait pris un congé pour interprêter "la mère". Adjani était l’une de ses filles.

Elle fut sublime et merveilleuse. Pierre Dux qui était présent, avait déjà vu "Les bas fonds" montés l’année précédente. Il a simplement dit : "Vous pouvez jouer les 2 pièces à l’Odéon".

Ode

à suivre...


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Raymond de Cagny