Autos-Avions-Passion

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Je vous ai parlé bien souvent de celles que j’ai eu la chance d’avoir.

Aujourd’hui, je vais vous parler de l’une de celles que je n’ai pas eue.

C’était aux environs des années 55.

J’avais envie, comme cela a souvent été le cas, de m’offrir un joyau de l’automobile.

Mon regard fut attiré par une merveille, dont le souvenir, aujourd’hui encore, m’émerveille. Au travers d’une vitrine, bd Gouvion Saint Cyr, j’aperçu un magnifique roadster Delahaye.

Mon sang ne fit qu’un tour et je me dirigeai, entraîné par ma passion, à l’intérieur de cet Établissement renommé pour la qualité et l’originalité des modèles qu’il présentait.

Je m’approchai de cette automobile faite entièrement à la main. (Ou presque.)

Son intérieur de cuir pleine fleur sentait bon et incitait à s’installer derrière le volant.

La planche de bord noire comme la carrosserie était aménagée avec raffinement.

Le volant et l’ensemble des boutons étaient en plexiglas transparent.

Ces équipements se trouvaient à l’époque sur les modèles les plus rares, tels : Delahaye, Talbot, Salmson notamment.

Ces voitures exceptionnelles étaient âgées de 25 ans quand même et n’avaient pas pris une ride.

Il faut tenir compte de ce que la construction automobile s’était arrêtée durant les années de guerre. Les voitures qui avaient échappé à la réquisition ou à la destruction étaient quasiment neuves pour avoir peu roulé.

A l’époque, les revendeurs d’automobiles d’occasion disposaient de préparateurs qualifiés, capables de redonner à ces voitures d’exception l’éclat du neuf, tant la qualité de toutes parties était remarquable.

A commencer par une carrosserie dont chaque joint était chargé d’étain, après quoi, l’ensemble était entièrement poli.

Il s’en suivait une couche épaisse d’enduit, environ 5 kg par voiture.

Un ponçage au papier de 400 (très fin) était entrepris avec une finition d’eau savonneuse dans laquelle le papier de 400 trempait avant d’être passé sur la carrosserie.

Puis, la peinture cellulosique était appliquée. Environ 5 Kg par voiture répartie en 5 couches.

La peinture était mate et pour obtenir un brillant glacé, il fallait lustrer à l’huile de coude, passer sur toutes parties une peau de mouton enduite de pâte à lustrer.

La finition se faisait avec des tampons de coton hydrophile imbibés d’un lait doux et nourrissant.

Lors des lavages, la voiture était copieusement arrosée d’eau pure, puis passée au shampoing avec une éponge végétale.

Un séchage à la peau de chamois véritable assurait une finition parfaite et sans rayure.

Pour en revenir à ce magnifique roadster, son prix de 475.000 Frs de l’époque n’était pas déraisonnable, mais son utilisation quotidienne n’était pas pensable et j’abandonnai à regret l’idée de cette acquisition.

A très bientôt, si vous le voulez bien, pour une nouvelle découverte.

Votre Jean Raymond.

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