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Vie d’hier et d’aujourd’hui

Le Pain .

lundi 9 juin 2008

audible

MP3 - 2.2 Mo

LE PAIN de CAMPAGNE

Le boulanger passait avec sa camionnette et " cornait " à un endroit bien défini du bourg. Le pain se pesait, il y avait toujours pour " faire bon poids " une tranche de pain ou un croissant rassis qu’on appelait " la pesée ". C’était toujours pour moi.

Je me demande quel pain actuel pourrait être mangé après huit jours, à moins de le conserver au congélateur ! Grand-mère enroulait les gros pains dans un torchon et ils reposaient dans la huche.

Mais j’ai connu grand-mère faisant le pain. Pour moi c’était un mystère au moins égal à celui de la Sainte Trinité !

Elle mélangeait le levain à la pâte, posée au creux d’une corbeille recouverte de toile qu’elle plaçait sous le gros édredon de plumes.

Puis, très calmement, avec des gestes précis, relevait le couvercle de la huche – une partie était creusée comme une auge – Elle l’enfarinait, s’emparait du levain et brassait farine sel et eau. Elle pétrissait à tour de bras.

Elle devenait toute rouge Perrine, son chignon se défaisait quelques fois. Je la revois ma petite grand-mère, car elle était petite, soufflant en l’air ses mèches rebelles. Seulement, après un temps déterminé par elle, sans montre, sans réveil, la pâte reposait.

Entre temps, grand- mère s’était vigoureusement rincé les mains et les bras dans un seau d’eau du puits. Elle chauffait le four qui se trouvait dehors, creusé à même un mur de la ferme.

Elle faisait des boules de pâte qu’elle plaçait sur une grande plaque huilée, et enfournait. Le jour du pain, grand-mère me cuisait aussi une petite galette sucrée, lorsque le four était encore brûlant, et certains jours une galette au fromage blanc ou aux pruneaux qu’elle faisait aussi elle-même.

Quelles odeurs !… Mélange de pain cuit, de bois différents. C’était le sapin que j’aimais le mieux. Même encore maintenant, l’odeur du pain cuit dans les villes, lorsque le jour se lève, me réduit le cœur jusqu’aux larmes.

Ode.

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Raymond de Cagny