Vie d’hier et d’aujourd’hui

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Les paniers de Grand-Mère (suite abonnés)

Mes camarades et moi n’étions pas très rassurées car ces femmes voulaient saisir les mains pour la "bonne aventure ". Les femmes du pays, chrétiennes et superstitieuses s’en défendaient de toute leur force. La fille insistait, parlait vite, la paysanne rougissait, disait non très fort, assurait en patois morvandiaux à la gitane qu’elle irait rôtir en enfer. La gitane au parler guttural assurait certainement l’autre du même sort en faisant des gestes que nous trouvions effrayants Ces paniers avaient de multiples usages suivant la saison. Un de ceux de Grand-mère, au printemps de mon enfance partait à la cueillette des champignons de rosée. Il se balançait au creux de ma main au départ au gré de mes courses désordonnées à travers les champs, mais au retour, il était empli de champignons et bien serré au creux de mon bras. Je les trouvais de bon matin, lorsque la rosée mouille le bout des pieds, brille sous le nez du premier rayon pâle du soleil levé après moi !

Les plus gros champignons blanc de rose se trouvaient près des bouses de vache !

Que le lecteur ou l’auditeur non initié ne fronce pas le nez ! Et que ceux qui ont connu la campagne d’autrefois retrouvent, à me lire ou à m’écouter, le goût de ces champignons bien clairs et bien en chair, devant lui, hachés menus, mélangés à une omelette au lard, mangée avec des tranches de pain. Mais où sont les neiges d’antan ?…

Ode