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Le Journal des Ecrivains

CONTE FANTASTIQUE L’INTEMPOREL 2/8 . 2 ème partie.

L’ Intemporel conte fantastique

lundi 9 juin 2008

L’INTEMPOREL 2 Audible

MP3 - 4.1 Mo

Lorsqu’il arriva dans cette petite ville, tôt le matin, le soleil chauffait déjà fortement.

Malgré ses vêtements noirs et son long manteau, il semblait indifférent à cette chaleur. Il parcourut plusieurs rues, l’une après l’autre, calmement et de manière presque mécanique, comme s’il savait parfaitement où il allait et ce qu’il venait y faire.

A cette heure très matinale, peu de gens se trouvaient dehors. Ceux qui étaient dans la même rue que lui s’esquivaient rapidement. Il s’engagea dans une ruelle, fit quelques pas et s’arrêta. Il tourna lentement la tête sur sa gauche, son regard croisa celui d’une vieille femme ridée qui le guettait derrière un carreau.

Il resta immobile. La femme disparut. La porte d’entrée grinça sur ses gonds. La femme apparut dans l’encadrement de la porte. Ils s’observèrent l’espace d’un instant et la femme, d’un signe de l’index, l’invita à venir.

Elle recula devant lui pour lui laisser le passage. La porte d’entrée, comme toutes celles des maisons de village de cette époque, était relativement petite, ce qui l’obligea à s’incliner pour entrer.

La femme portait une robe noire, en partie recouverte d’un tablier de couleur sombre. Ses cheveux blancs étaient coiffés en chignon. Son beau visage, ridé comme une pomme trop mûre, laissait deviner que la vie n’avait pas été sans souffrance pour elle. En traînant doucement les pieds, elle entra dans la cuisine.

C’était une de ces cuisines, pleine de chaleur, toute en douceur. Il y régnait un calme indéfinissable.

Elle fit le tour de la table ronde et se trouva en face de son visiteur.

Il se tenait de l’autre côté, sa tête proche des poutres du plafond. Il paraissait encore plus grand, plus impressionnant dans cette petite pièce. Ils s’observèrent un long moment, comme s’ils se parlaient sans remuer les lèvres, rien que pour eux. Leurs visages étaient impassibles. Seuls leurs yeux échangèrent des regards intenses.

Tout en glissant les pieds sur le sol, elle s’approcha de lui. Elle lui prit la main et l’emmena dans une autre pièce.

La chambre était plongée dans l’obscurité. Seuls deux grands bougeoirs transmettaient une faible lumière. Sur le lit, étendu, son mari, mort, habillé, prêt à être enseveli.

La vieille femme, digne, ne pleurait pas. Elle tenait toujours son visiteur par la main.

Ils restèrent longtemps ainsi, puis il souleva délicatement cette merveilleuse grand-mère et l’allongea près du compagnon avec qui elle avait partagé une vie honorable et bien remplie. Pendant ce temps, leurs mains étaient restées l’une dans l’autre et ils ne s’étaient pas quittés du regard.

L’homme en noir desserra doucement les doigts de la vieille femme enlacés aux siens. Il lui croisa les mains sur le ventre. Le regard de la femme s’était fixé à jamais dans le sien. Il lui ferma les paupières et quitta doucement la maison.

FIN de la 2ème partie.


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Raymond de Cagny