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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 36

dimanche 9 mai 2010

Souvenirs d’Adolescente 38/45

LA DRÔLE de PAIX

Perrine et moi sommes restées seules, un peu perdues, sans aucun bruit, à part un chien au loin, et les oiseaux alentour… Les poules perchées dans leur pondoir étaient endormies depuis longtemps…

Sûrement les petiotes de la Pajote dormaient aussi côte à côte, le pouce à la bouche.

Puis la Pajote apparut sur son perron, en chaussons, nous fit un signe de la main de venir.

Nous voilà traversant le chemin du Goujin. Elle descendit ses marches de pierre, bien plus hautes et moins usées que les nôtres et arriva face à nous.

"Quand on est en bonne compagnie, on a ben des maux à s’retrouver tout’seule, pas vous autres ? "

" Oui, bien sûr, Madame Pajot, mais c’est comme ça ! "

"Perrine, on va s’poser sur mes marches et s’faire une "trempée". L’Père Barillot m’a porté une bouteille de sa vinasse. L’Odette va chercher vot’pain et vot’sucre ; pour toi j’te f’rai une trempée au lait, ça j’en ai… Allez, cours ! pendant qu’y fait bon et pas encore nuit ! "

Et me voilà galopant. Grand’ Mère a les yeux qui lui sortent de la tête. Elle n’en revient pas de l’autorité de sa voisine. Elle n’a rien dit, donc elle était d’accord…

Sans bruit, parlant bas à cause des gamines endormies, la porte étant ouverte pour les voir. Nous continuons à être en bon voisinage. Le soleil disparaîtra sur les Chaumes d’Asnan. J’aiderai la Pajote, sans bruit, les pieds nus à rentrer les bols…

Mémée et moi bras dessous bras dessus repartons vers notre grande salle, sa porte est restée ouverte à la fraicheur qui tombe avec la nuit.

Pas de voleurs à cette époque, et pas de couvre-feux !

Vite couchées, vite endormies.

Vite réveillées par la cloche de l’Eglise qui sonne la Messe basse de 7 heures.

Vite levée, Mémée a déjà fait le café, sorti les bols, le pain rassis de 2 jours. Elle en fera aujourd’hui.

L’eau fraiche du puits me fait me laver rapidement. Rendez-vous avec la Marie et Simone chez notre Curé.

J’ étais allée le voir un dimanche passé, après la Messe de 10 heures. Il ne m’avait pas félicitée sur la hauteur de mes socquettes, ni de mes bras nus…

"Odette, ma fille, il ne faut pas donner le mauvais exemple ! "

Comment allait se comporter la Marie et surtout Simone devant notre bon Curé ?

Ode

A suivre…


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Raymond de Cagny