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lundi 2 février 2009
DRÔLE de PAIX suite
J’avais toujours mes deux amis de la cour : Pierre et Jean.
Le Maire avait prié mon père de nous demander à tous les 3 d’user nos patins à roulettes (aujourd’hui rollers) dans l’avenue de la Gare,libre de tous habitués.
Elle était passagère le matin ,empruntée par les usagers de la SNCF pour aller à Paris, à raison de 2 trains : 7 et 8 heures ; même chose le soir : 2 trains pour le retour : 19h 30 et 20h 30 .
Il exigeait par contre de ne plus nous voir descendre la grand’rue ou les trottoirs à "tombeaux ouverts".
C’était déjà "interdit", qui est devenu en Mai 68 "il est interdit d’interdire". Mais en 1968, nous étions adultes, mariés, pères ou mères de famille !
Donc, nous avons opéré dans l’avenue de la Gare et dans la rue du Port. Cette rue descendait, en pente douce jusqu’à notre rivière : l’Oise.
Juste au bout de cette rue, une partie de la berge était en herbe. Notre rivière ayant apporté du sable, c’était la Plage !
Du côté gauche, des herbes aquatiques remuant comme des serpents au gré des frissons d’eau apportés par les péniches à remorqueur.
De l’autre côté serpentait aussi un semblant de ruisselet provenant d’une source qui se jetait dans l’Oise, mélangé à des eaux usées, tout cela passant sous une route !
On ne parlait pas beaucoup de Bio, ni de microbes à cette époque. Par contre on parlait beaucoup de doryphores, au sens propre (coléoptères) qui s’attaquaient aux fleurs de pommes de terre, et au sens figuré (nos occupants bénéficiaient de ce surnom !)
Mes amis savaient nager, moi aussi. Nous aimions traverser l’Oise. Sur la rive d’en face se trouvaient des pontons privés et c’était facile d’y grimper, beaucoup mieux que de se hisser dans les herbes gluantes pour toucher la terre ferme.
En temps de paix réelle, les parisiens, propriétaires des lieux, y venaient passer le week end. A cette époque, peu de carburant, peu de trains, on avait la chance de ne pas les rencontrer et nous ne faisions pas grand mal !
Se trouvaient également de ce côté des Hôtels chics où des mordus de pêche à la ligne et des jeux de cartes se rendaient : Chez Paul, Au Père Goujon, Au chaland qui passe, j’en passe et des meilleurs !
J’ai su, après bien des années que ces Messieurs n’étaient pas tellement pêcheurs, tout au moins de poissons. Il venaient là avec des "dames" et leurs jeux de cartes n’étaient pas "la bataille", mais le poker !...
Ode à suivre
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Raymond de Cagny