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Le Journal des Ecrivains

NEBULEUSE 3/3 fin abonnés

dimanche 13 avril 2008

Nébuleuse suite et fin audible

MP3 - 2.4 Mo

Bizarrement, une cabine de téléphone actuelle et incongrue se trouvait adossée au mur d’enceinte du Château. Chapeau melon téléphona et ressortit. Il nous fit entrer, après avoir pressé un bouton doré, laissant l’Hispano Suisa sur le bord de l’Oise.

Étaient-ce les drogues, ou est-ce qu’elle rêvait ? L’eau des douves entourait le Château qu’elle connaissait bien, mais sans les douves. De plus le fond en était bleu, carrelé de poissons, d’étoiles de mer et de crustacés. Des cygnes flottaient majestueusement sur cette eau bleue.

Ils traversèrent des couloirs moitié actuels, moitié d’autrefois. Chapeau melon appuya encore sur un bouton doré et les deux portes de bois sculptés d’une armoire géante s’ouvrirent toutes seules sur leur passage. Des femmes sculptées tendaient des flambeaux.

Étaient-ils entrés par mégarde dans "La Belle et la Bête" ?

Ils se retrouvèrent dans une grande salle au plafond décoré de charmille, d’oiseaux, de roses et de lilas, devant une table préparée en buffet campagnard.

Que faisait-elle là ?

On attendait bien sûr les parents du petit bonhomme bleu de ciel. Ils arrivèrent. Lui, vêtu d’une redingote noire battant sur des santiags, très blond nordique, décoloré peut-être ? Elle, brune, cheveux nattés avec des rubans, des perles et des fleurs, jupe indienne et pieds nus. Des hippies, se dit-elle.

Pas d’embrassade, le petit personnage de dessin animé redevint ce qu’il était : un jeune garçon, étonnement beau, tee-shirt noir orné Oxford, pantalon coquille au pli cassant sur des Reebok.

Elle se sentit touchée par une main experte. Deux blouses bleues se relayaient pour changer les aiguilles et les bouteilles de perfusion. Elle aurait voulu continuer le voyage dans le temps et dans le rêve. Elle sentit des larmes couler sur ses joues chaudes. Elle sanglota. Une blouse bleue lui prit la main et lui rafraîchit le visage.

Elle restait certaine que l’enfant perdu avec elle dans le " no man’s land " d’où elle émergeait lui avait fait un clin d’œil avant quelle ne l’ait quitté.

Avec cette certitude, elle sourit vraiment aux deux infirmières. Elle était lasse et heureuse. Elle fit un effort pour parler et prononça, en hésitant, ses premières paroles :

J’ai fait un drôle de voyage que je vous raconterai !

Ode.


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Raymond de Cagny