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Le Journal des Ecrivains

PAIX 26

lundi 18 mai 2009

Souvenirs d’adolescence 1938/1945

LA DRÔLE de PAIX Cliquer pour écouter :

MP3 - 3.6 Mo

Que faire ?

Les dépasser, en pédalant allègrement vers Brinon, ou en les appelant, de loin ?

Je décidai donc de rouler jusqu’au noyer. Jean-Marie m’aperçut et se leva assez brusquement.
  Odette, attendez-nous ! Il se baissa, tendit la main à Simone pour la faire se lever jusqu’à lui .Il l’embrassa sur la joue. Ah bon !

Avant de reprendre son vélo de course, il posa sa main sur mon épaule, la tapota amicalement à la façon de Perrine

Et voilà le trio de vélos en route pour Brinon sur Beuvron.

Peu de circulation, une camionnette pourvue d’un gazogène nous dépassa en cornant énergiquement car nous tenions toute la largeur de la route, non goudronnée d’ailleurs !

Après quoi, nous nous sommes remis en milieu de route en échangeant nos points de vue sur ce nouveau truc que nous ne connaissions pas encore, mais qui vraisemblablement fonctionnait dans cette région, d’après Jean-Marie.

Notre région débordait de forêts, de scieries, de menuisiers, de sciure de bois. L’essence était remplacée par la combustion de la sciure de bois brûlant dans un circuit étudié pour !...

En vous racontant, je pense que c’était BIO avant l’heure , ça fumait, mais n’empestait pas !

Nous étions à Brinon. Forcément nous vélocipédions vers l’Ecole où nous avions passé, avec brio, notre CEP, afin que notre ami ait une idée de notre victoire !

J’avais été reçue la première du canton, avec mon nom dans le bulletin adressé à notre Maîtresse d’Ecole. Simone l’avait mal digéré… J’ai bien vu qu’elle avait pris son air destructeur. Elle savait à quoi je pensais…

Elle m’a souri , et moi de lui rendre la pareille ! Elle savait que je ne raconterais pas ce fait divers…

Un seul café-tabac était ouvert .Pas de parasol, pas d’Occupant, des chaises et des petites tables de bois blanc, ‘tiens me dis-je un cendrier qui n’a pas encore été volé !’ les Occupants aimaient les envoyer, en souvenir, vers leur patrie lointaine…

La patronne arrive, bien ronde de joues et de ventre, un tablier noir, je n’en connais pas le nom, mais je vais vous le décrire : une grande bande de tissu, un trou rond pour y passer la tête, un cordon devant et derrière à gauche, la même chose à droite, attachés à hauteur de la taille, et voilà l’travail !

Qu’est-ce qu’elle peut nous donner, se demande-t-elle à voix haute : une grenadine ou une menthe à la saccharine ?

Sans avoir honte le moins du monde, Jean-Marie demande le prix. La patronne ne se choque pas. Nous sommes pour elle encore des enfants.

Nous décidons la menthe pour tous . On est bien au soleil. Pas d’allemands, grand-mère sera contente.

Simone trouve Brinon morte. Il n’est que 3 heures de l’après-midi. Jean-Marie est heureux, moi aussi. Il dit ‘on est bien tous les trois, on boit la menthe, il fait beau, ça n’est pas la guerre, il n’y a pas de soldats. Ce sont de bonnes vacances de réfugiés entre Brinon et Grenois !

‘Non, dit Simone, vous, vous êtes en vacances. Moi, je suis en congé depuis midi et ce, jusqu’à 6 heures. Après c’est les vaches, et encore ma mère les aura traites, la blouse sur ma robe de l’après-midi . J’en peux plus…

Je ne sais que faire ou dire pour l’aider,car je sais qu’elle a raison.

‘ Ecoute moi, Simone, dit Jean-Marie, pense à ce que tu voudrais faire, dans quelques années, tu le feras.’

‘Je veux aller à Paris, je veux vivre autrement.

Ode

A suivre ...


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Raymond de Cagny