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Le Journal des Ecrivains

PAIX 31

lundi 11 janvier 2010

LA DRÔLE de PAIX

Souvenirs d’adolescence 38/45

Simone me semble apeurée…

Il est vrai qu’elle est sans amies de son âge ici, beaucoup de garçons à Grenois, seules deux filles, la Blanche qui ne sort qu’avec son frère Victor, et la fille du Maire qui ne fréquente pas n’importe qui (entre autre les filles de paysans) toujours en chaussettes blanches et souliers vernis comme le dimanche…

Moi aussi je me demande comment allons-nous aborder le sujet « partir étudier chez Pigier à Clamecy ». Il est impossible qu’elle rentre à Grenois tous les soirs et où logerait-elle là-bas ?

Seul, Jean-Marie est à l’aise. Il prend la main de Simone et lui secoue vigoureusement le bras.

La Marie se retourne en entendant nos voix.

Je l’embrasse et je pousse discrètement Simone pour qu’elle fasse de même. Ce n’est pas son habitude. Elle pose ses lèvres sur la joue de sa mère. La Marie a rougi, elle est étonnée.

  Tiens don, tu m’biches à c’t’heure ?

Elle se tourne vers Jean-Marie.

  J’me doutais ben qu’t’étais joint à leur compagnie… Ca va s’dire dans l’pays ! Gare à ton père Simone et à sa mère ! Ca commence mal me dis-je.

La grand-mère paternelle de Simone est une vieille petite mémée rabougrie, laide à faire peur, sorte de fée Carabosse, mais réelle. Ce ne serait rien si la méchanceté était absente, mais elle transpire de toute sa personne, des pieds à la tête…

Elle n’aime personne d’autre que son fils, le père de Simone. Elle fait tout pour qu’il grogne contre la Marie et Simone qu’elle poursuit dès qu’elle l’aperçoit. Elle n’aime aucun de ses petits fils. Toute sa famille et tout le village la fuit comme la peste. C’est une vipère !

Elle est fâchée depuis des années avec Perrine.

Jean-Marie nous laisse derrière lui et avance près de la Marie avec les chiens qui l’escortent. Il lui raconte l’après-midi sûrement !

De temps en temps la Marie s’arrête appuyée sur son bâton, les chiens suivent le troupeau. Elle écoute en soufflant sur des mèches bouclées qui sortent de son fichu, tantôt rieuse, tantôt subjuguée ! Que va-t-il sortir de tout cela ? Notre grande Affaire avance t’elle ?

Un signe discret nous fait avancer vers eux deux.

  Mon Dieu, ma fille, si ton père apprend tout ça par sa mère, je serais pas au repos, ni jour, ni nuit !
  M’man, on n’a rien fait de mal, on était bien tous les trois, c’est pas un péché, j’le dirai pas à M’sieur l’Curé en confesse !

Et tout à coup, je pense à notre bon Curé que je ne suis pas encore allé voir. Le voilà notre Sauveur, il faut qu’il se mêle, lui et sa sœur à notre trio.

Ode

A suivre


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Raymond de Cagny