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Le Journal des Ecrivains

MORVAN Coutumes et Traditions SUITE et FIN.

lundi 6 octobre 2008

LES COMMUNIONS

MP3 - 4.5 Mo

Mon amie et moi avons fait notre première communion le même jour, la même année.

Si je peux m’exprimer ainsi, nous étions les stars du Village, puisqu’il n’y avait que nous deux comme actrices, pas de garçons cette année là. Nous faisions une réclusion, ou retraite de 3 jours au presbytère ou dans le fameux jardin de curé, jardin typique que l’on moque un peu aujourd’hui, clos de 4 murs de pierres inégales et moussues, bancs de pierre également.

Du tout émergeaint des gueules de loup, pieds d’alouette, cœurs de Marie, œillets mignardises, fougères, monnaie du Pape ( forcément ) buisson d’églantines et de laurier sauce.

Dans un coin, voisinaient l’oseille, le persil, le cerfeuil, le thym, à l’usage de la bonne du curé qui était d’ailleurs sa sœur.

Nous mangions frugalement dans la cuisine du presbytère, grande table de ferme et bancs de bois avec notre curé et sa sœur.

Puis arrivait le jour J.

Sur la grande allée, peuplée de tilleuls bourdonnant d’abeilles,tout le Village était là, les croyants et incroyants, pour voir, celle à la Marie et celle à la Perrine, voiles au vent, robes et aumonières richement brodées.

Nous avançions, un lys à la main précédées de notre curé et des enfants de chœur en habits de gala et tous chantaient des cantiques en français…

Le curé se rendait, après la cérémonie, déjeuner dans une famille, dîner dans l’autre. Il repartait avec un panier garni de victuailles et une enveloppe fermée…

Grand-Père, Grand-mère, père, mère, oncles et tantes, cousins, cousines, tous et toutes avaient drapé la grange de draps blancs de bas en haut, depuis la terre battue, jusqu’aux bottes de paille engrangées sous les solives du toit.

Des fleurs étaient attachées de part en part avec des fougères. Les tables aussi étaient recouvertes de draps blancs et de la vaisselle des jours de fêtes.

Les femmes de la famille avaient cuisiné des jours entiers, chacune dans sa spécialité.

Je n’étais pas là puisque j’étais en retraite. Mais en y repensant maintenant et en vous racontant, je pense que bien des chignons ont dû se défaire, et peut-être même se crêper autour des recettes différentes !…

Ne manquaient pas les gâteaux cocotte, les tartes aux pruneaux, les crèmes aux œufs frais nappées de caramel.

Ma mère, qui venait de la Grand’Ville (Paris ) avait pâtissé des choux fourrés de crème à la vanille, dressés les uns sur les autres, tenus par des fils de caramel.

Elle avait acheté une petite poupée communiante pour mettre tout en haut et une pour mon amie.

Pour le vin, ça n’était pas difficile, les hommes descendaient les marches et se trouvaient dans la cave voûtée de Grand-Père. Il n’y avait qu’à le tirer dans les pichets de grès.

Pas de chaises, mais des bancs en bois patiné. La grande porte de la grange était largement ouverte sur tout ce blanc. Seul notre bon curé faisait une tache noire !… Les hommes avaient tombé la veste et leurs chemises étaient forcément blanches !

Aux mariages, notre Curé n’avait qu’une seule invitation à déjeuner !

LES MARIAGES

Après que le garde champêtre soit passé par les chemins du Village, tambour battant, casquette sur l’oreille, en criant que les bans étaient publiés.

Que le mariage de Monsieur Edmond Pataud et de Mademoiselle Blanche Tissier serait célébré le 2 juin (autrefois pas de mariage au mois de Mai – mois de Marie -)

La coutume prenait place.

Une fois sortis de l’église, le couple et le cortège traversaient le Village nettoyé toujours par le même cantonnier, encore en pleine possession de ses moyens.

Tout le pays était dehors, les vieux sur des chaises, les enfants agités comme des puces, sautant , courant en attente du cortège, des bonbons et des sous lancés par les garçons et les demoiselles d’honneur.

Les garçons du pays avaient, de part et d’autre du trajet, des seaux emplis du vin de leurs vignes, des louches, des verres et leurs carabines.

Pourquoi des carabines ?

Pour tirer en l’air sur le passage des mariés, c’est la coutume !

Le lendemain matin, ils essaieraient de savoir où le couple avait passé la nuit.

Ils leurs porteraient un pot de chambre en faïence blanche rempli de vin chaud sucré, à la canelle.

Je pense que la mariée devait se tenir cachée sous les draps…..

Ode


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Raymond de Cagny