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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 52

jeudi 6 octobre 2011

Souvenirs d’adolescence 38/45

Drôle de paix

Avant de rentrer au Goujin, j’avais inscrit le reposoir du "Vieux chemin" aux noms de Perrine et Odette.

Je l’avais déjà dressé dans ma tête : la maie où grand-mère faisait son pain, j’ouvrirai les deux portes basses que je ferai déborder de feuillage et de fleurs. Je savais quel couvre-pieds de dentelle au crochet je mettrais dessus.

C’est là que notre curé poserait l’ostensoir et bénirait les champs d’alentour.

Les frères de Louis seraient les enfants de chœur, en rouge et blanc, tiendraient l’encensoir et le goupillon qu’ils donneraient à notre curé à chaque reposoir.

Des petites filles en robes blanches, couronnées de marguerites, sandalettes passées le matin même au blanc d’Espagne, jetteraient avant le passage du prêtre, des pétales de fleurs prises dans un panier tenu en mains.

Notre curé avancerait sous un dais blanc et or porté par 4 hommes endimanchés et chaussés.

Cependant, il me faut être certaine d’en trouver 4. Je vais d’abord passer chez le Père Barillot. J’en suis tout près. Pour vous situer, son restant de ferme se trouve sur la droite, avant le tournant où habite la Moineaude (la maison aux deux escaliers menant au perron).

Me voici donc devant un grand espace d’herbes fraîchement fauchées qui sèchent (sûrement pour les lapins).

La porte de la vaste salle est ouverte, pas d’escalier. Je chantonne en avançant pleine d’appréhension quant aux chiens. J’appelle "Père Barillot ! C’est l’Odette ! "

Ses chiens de chasse et lui apparaissent, eux réprimant des grognements à la voix impérative de leur maître " sages, sages ! "

Il me soulève de terre et me "biche" sur chaque joue + une fois de plus sur une joue. Pourquoi 3 bises ? Je n’ai jamais su pourquoi et il n’y aura plus personne pour me le dire !

Il me repose à terre. Les chiens repartent à leur demeure.

"T’es ben gente de v’nir m’en trouver dans mon antre…"

"C’est un peu intéressé, père Barillot. Accepteriez-vous d’être l’un des 4 à porter le dais de notre curé pour la procession ?"

"Ah ben ça alors ! on en parlait dimanche chez la Jeanne en buvant l’coup d’après la Messe dite ! y’avait les 2 du Forgeron qu’en parlaient justement ! P’tite t’en as déjà 3, te v’là parée…"

0de

A suivre


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Raymond de Cagny