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Le Journal des Ecrivains

CONTE FANTASTIQUE L’INTEMPOREL 6/8 . 6 ème partie . 7juillet.

CONTE FANTASTIQUE

dimanche 6 juillet 2008

L’INTEMPOREL 6 PARTIE

MP3 - 4.3 Mo

Ce soir là, il marcha longtemps avant de rentrer à l’hôtel. Il se sentait bien, mais épuisé. Il avait besoin de respirer avant de dormir. La chaleur de la journée faisait ressortir de bonnes odeurs d’herbes fanées et de terre.

Il arriva devant l’hôtel, respira encore profondément, escalada les marches plus qu’il ne les monta. La matrone était assise derrière son comptoir. Elle lisait une revue à scandale. Elle lui jeta un regard bovin par-dessus ses lunettes à grosses montures et se replongea dans sa lecture.

Il lui sembla qu’il ne dormait pas depuis longtemps lorsqu’il s’éveilla en sursaut. Il alluma le plafonnier. L’ampoule pendait lamentablement au bout de son fil. Elle était recouverte d’un de ces vieux abat-jour de tôle émaillée autour duquel se balançaient quelques perles. Il écarquilla les yeux comme pour mieux se réveiller.

Elle était là, assise sur le fauteuil avec sa robe bleue pâle faite d’organdi et de satin. Elle paraissait presque réelle, à peine transparente.

" Que veux-tu encore ? " Demanda-t-il doucement. " C’est bien ce que tu as fait, c’est très bien ! " Souffla-t-elle.

La lumière s’éteignit brusquement. Lorsqu’il ralluma, elle avait disparu. Il mit longtemps avant de se rendormir.

Au petit matin, il se demanda s’il allait prendre le car pour repartir o bien s’il allait rejoindre la fillette. Il savait bien, au plus profond de lui-même, qu’il ne pouvait lui jouer pareil mauvais tour. Aussi, décida-t-il de se lever et d’aller respirer l’air frais du matin.

Après avoir pratiqué une longue marche en solitaire dans la campagne déserte, il arriva devant la maison. Elle était là à l’attendre. Elle avait mis sa robe des dimanches, une robe bleue pâle faite d’organdi et de satin.

Sans mot dire, il la prit par la main. Ils s’éloignèrent de la maison en direction de la plaine. De les voir ainsi, elle si petite et lui si grand, donnait toujours l’impression de regarder une image irréelle.

Au bout d’un moment, elle lui dit " tu as voulu partir, hein ? Tu as voulu m’abandonner ! " J’y ai pensé " dit-il, " c’est vrai, j’y ai pensé ".

" Tu sais bien que tu ne peux pas, alors pourquoi ? Pourquoi ?"

" Il n’y a pas de mal d’y avoir pensé " répondit-il simplement. Tous les prisonniers pensent à s’évader, tous !…

" Oui, mais toi, tu dois remplir ta tâche, tu le dois, n’espère rien d’autre avant d’avoir rempli ta mission. "

Cette petite bonne femme s’était exprimée comme une adulte. Avec sa toute petite voix, elle avait parlé avec fermeté et conviction.

La mère s’était assise sur les marches, devant la maison, à les attendre. Il était aux environs de midi lorsqu’ils revinrent. Il s’arrêta à quelque distance de la maison. La gamine lui lâcha la main, lui fit face. Ils échangèrent un long regard, les yeux dans les yeux, puis la fillette se retourna pour rejoindre sa mère. Il fit, lui aussi, demi-tour et se dirigea vers l’hôtel.

Il aurait bien voulu quitter ce village, s’éloigner à tout jamais, mais quelque chose le retenait. Il ne savait quoi, mais ce dont il était certain, c’est qu’il lui était impossible de s’éloigner.

La chaleur était à peine supportable à cette heure de la journée. Les habitants désertaient les rues pour se cloîtrer derrière leurs volets, à l’abri du soleil.

L’homme en noir marcha de son pas régulier habituel, rejoignit son hôtel. Il traversa le hall tout aussi désert que les rues et entra dans sa chambre.

A suivre


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Raymond de Cagny