Meubles de Demeure Familiale à Vendre
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lundi 9 février 2009
LA DRÔLE de PAIX
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Nous, notre péché mignon, c’était de nous accrocher au canot, derrière la dernière péniche, aux grands cris du marinier qui nous voyait approcher dangereusement des trous d’eau et d’air se creusant de chaque côté de sa péniche !
Était-ce ma faute, si dans ma cour se trouvaient deux garçons au lieu de deux filles, je vous le demande …
Mon instruction avait toujours lieu à l’Isle-Adam, avec mes quatre camarades qui le restèrent jusqu’à ma sortie définitive en décembre 1944. Mais ceci est une autre histoire !
Je dirais, avec le recul du temps, que cet Établissement avait l’air d’une pension de famille.
Nous allions au marché avec des dames qui restaient à demeure avec nous. Elles officiaient à la préparation des repas, veillaient à nos débarbouillages et à nos nuits, d’une façon très familiale.
C’était peu commun et infiniment plaisant.
C’était en 1941.
En mai, nous allions cueillir les muguets, en juin, les fraises des bois dans les grandes forêts de l’Isle-Adam, il s’y trouvait une table énorme, toute en pierre : la table de Cassan. De là partaient de larges allées où, parait-il, galopaient des chasseurs lors des chasses à courre avant la guerre.
Pauvre cerf aux abois !
Lorsque je n’allais pas chez mes parents le dimanche, il y avait la Messe à l’Isle-Adam où nous allions, toujours accompagnées, étrillées comme des pouliches à un concours.
A la sortie, c’était « La Petite Marquise » chocolaterie réputée en temps de paix, qui trouvait encore le moyen de vendre des petites galettes brunes de sarazin, avec bien sûr, des tickets de rationnement de pain (de 25 grammes).
Cela nous réconfortait, car nous étions à jeun… pour la communion et la Grand’Messe était à 10 heures, « l’ite missa est » à 11 h 30.
Lorsque j’allais chez mes parents c’était le vendredi après-midi et réintégrais ma pension de famille le dimanche soir.
Les salons étaient ouverts le dimanche matin. J’allais donc à la Messe en l’église de Mériel et je devais faire signer un petit papier prouvant ma présence en ce lieu saint ! Eh oui !
Puis ce fut l’été. Mes parents souhaitaient vivement que j’aille chez grand-mère Perrine.
Je n’étais pas certaine d’y vouloir aller.
J’avais l’impression d’avoir perdu mon enfance campagnarde. Je sentais confusément que tout serait différent de ce que j’appelais déjà « autrefois ».
Ode à suivre ...
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Raymond de Cagny