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Le Journal des Ecrivains

CONTE FANTASTIQUE L’INTEMPOREL 4/8 . 4ème partie .

L’ Intemporel conte fantastique

lundi 23 juin 2008

L’INTEMPOREL 4ème partie

AUDIBLE

MP3 - 5.9 Mo

Après qu’il eut marché quelque temps sur une piste poussiéreuse, l’homme en noir se trouva dans la rue principale. Il la parcourut jusqu’au moment où il vit l’enseigne d’un motel, genre saloon. Il y entra.

Une énorme matrone à l’allure rébarbative le toisa. " C’est pour quoi ? " demanda-t-elle. " Une chambre " répondit-il simplement. Elle décrocha une clé derrière elle et la balança sur le comptoir. " C’est pour combien de jours ? " demanda-t-elle encore. " On verra " dit-il. En prenant la clé, il se dirigea vers l’escalier. Il n’avait aucun bagage.

Arrivé sur le palier, il repéra les numéros des portes, remarqua la sienne, l’ouvrit et s’engouffra dans la chambre. Il referma la porte derrière lui, ouvrit la fenêtre et s’allongea tout habillé sur le lit.

Il ferma les yeux et eut l’impression de s’endormir. Lorsqu’il les rouvrit, elle était là. Assise sur le grand fauteuil recouvert de velours bordeaux, elle portait cette jolie robe bleue pâle faite d’organdi et de satin. Elle était aussi blonde que lui, leurs yeux étaient eux aussi du même bleu et avaient en commun cette forme d’amande.

Il se redressa, s’assit sur le bord du lit. Elle ne bougea pas. Il marmonna pour lui même " que veux-tu encore me demander ? N’en ai-je pas assez fait ? Est-ce que cela va durer encore longtemps ?

De son apparence fantomatique, transparente, elle répondit d’une voix douce et légère qui ressemblait plus à un souffle qu’à des sons humains.

" Tu as une mission à remplir et tu dois aller jusqu’au bout. Quand le moment sera venu, tu ne me verras plus. Tu pourras alors remplir ta vie comme bon te semblera, mais pas avant d’avoir terminé ta tâche."

" Quand cela va-t-il prendre fin " demanda-t-il, comme pour lui-même, " quand ? "

Il se leva, se retourna vers le fauteuil, celui-ci était vide.

Il s’étira, remit de l’ordre dans ses cheveux et ses vêtements et sortit.

La rue était plus animée qu’à son arrivée. Il la traversa pour se rendre chez le barbier juste en face. Un client se levait, rasé de près et coiffé. Le barbier brossa le gilet du client en tournant autour de lui, comme on l’imaginerait faire dans un opéra comique. Il passa derrière sa caisse dont le tiroir sonna à l’ouverture. Il encaissa et rendit la monnaie. Comme une sorte de danseur, il contourna la caisse pour accompagner son client ver la sortie. Il salua celui-ci d’une petite courbette et vint s’enquérir de ce que voulait l’homme en noir.

Après qu’il l’eut installé et que celui-ci eut allongé ses longues jambes pour faire reposer ses santiags sur la tablette du lavabo, le barbier lui recouvrit le visage d’une serviette chaude.

Le barbier tente vainement d’engager la conversation par des banalités du genre " vous êtes chez nous pour quelques jours ? Pour affaires sans doute ? " L’homme en noir se contenta, pour toute réponse, d’un regard dissuasif qui glaça le barbier. Il compris que son client n’était pas bavard.

Après quelques instants, il retira la serviette et massa le visage de ce client peu communicatif. Puis en se munissant de ses accessoires, savon et blaireau, il tourna autour d fauteuil en quelques pas de danse, tout en lui savonnant le visage d’une mousse qu’il avait fait monter comme un cuisinier aurait fait monter une mayonnaise.

Après qu’il se fut hissé sur la pointe des pieds pour brosser le col de ce client hors du commun et qu’il eut encaissé son dû, le barbier contourna l’homme en noir en formant, à petits pas pressés, une espèce de cercle autour de lui pour l’accompagner jusqu’à la porte. Là, il s’inclina comme un artiste salue son public et attendit que le client fut sorti pour se redresser enfin.

L’homme en noir avança, en marchant sans se presser, en plein milieu de la rue principale. Les gens s’écartaient devant lui et évitaient son regard.

Il emprunta une rue perpendiculaire et, après avoir parcouru une courte distance, il la vit. Elle était là, avec son visage d’ange, charmante, souriante, la petite fille de l’autocar.

Il s’arrêta. Elle vint au devant de lui, le prit par la main, l’entraîna, tout en inclinant sa tête contre ce géant, elle, si petite.

Après qu’ils eurent fait quelques pas, la petite fille s’arrêta. La mère était là, devant la porte grande ouverte. Elle le regarda, puis se retourna et enta dans la maison. L’homme et la fillette la suivirent.

L’enfant n’avait pas lâché la main de celui qu’elle avait adopté comme son protecteur. Elle avait toujours la tête inclinée contre lui. Sa longue chevelure blonde et son visage pâle tranchaient sur le manteau noir de l’homme. On aurait dit un tableau, œuvre d’un grand Maître.

Fin de la 4ème partie.


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Raymond de Cagny