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Le Journal des Ecrivains

Drôle de Paix 37

dimanche 20 juin 2010

Souvenirs d’adolescence 38/45

LA DRÔLE de PAIX

Je file par le Chemin des Vignes, derrière les acacias, vêtue correctement !

Me voici rendue à la Ferme d’en Haut. Mes amies sont là … nous descendons.

A 100 mètres à droite, c’est l’allée qui mène au Presbytère où vivent notre bon curé et sa sœur. Tous deux ont une quarantaine d’années.

C’est lui qui a marié mes parents, m’a baptisée et fait communier avec la Simone !

Nous nous connaissons bien ! Il avait commencé à "faire médecine", puis a eu "la vocation". Il sait les plantes bonnes pour ceci et mauvaises pour d’autres. Il pose des sangsues dans certains cas ou des ventouses.

Sa sœur a des fleurs séchées pour infuser et même d’autres pour laver les yeux douloureux, recettes glanées chez les Anciennes. Grand-mère Perrine lui a fourni deux remèdes : de "l’eau de lys" et de "l’eau de souci" (ce n’est pas de l’eau, mais de "l’eau de vie" appelée "goutte" ! …

Voici la façade, en grosses pierres larges et hautes, la porte en bois est immense, (tout au moins elle me le semblait à cette époque) se trouve un anneau énorme qu’il faut soulever pour heurter le bois, ce qui fut fait…

Des pas approchent et voilà la sœur de notre bon curé, un peu de tissus noirs, mais un corsage fleuri aux manches retroussées et un "d’vantier" à fleurs aussi, avec un lien autour du cou et noué derrière elle.

Elle embrasse chacune d’entre nous, avec en plus une main sur l’épaule de la Marie.

"Mon frère vous attend dans le jardin, je vous verrai après, nous boirons une eau de menthe bien fraîche après avoir parlé" !

Nous savons toutes trois où passer pour nous trouver devant une petite porte de bois qu’il n’y a qu’à pousser, qu’à descendre une marche moussue et nous trouver dans "le jardin du curé".

(On l’a souvent moqué ce jardin de curé, mais où en trouve-t-on encore un en 2010 ?)

Bien sûr, il est là dans ma mémoire (non informatisée) notre Prêtre d’autrefois, soutane noire et mitre qui n’existe plus, sauf dans les Musées.

Il est assis sur une pierre horizontale posée sur 2 pierres énormes rectangulaires et moussues.

Se trouvent évidemment des buissons de buis (pour la Fête des Rameaux - dimanche d’avant Pâques), un gros laurier sauce (pour les daubes de sa sœur Germaine) une grosse touffe dont les fleurs sècheront et s’appelleront "Monnaie du Pape", des lupins, des marjolaines, des iris violets, de gros bleuets – les lilas sont défleuris – les seringas le seront bientôt, quant aux œillets, ils se contentent d’embaumer…

Je n’oublierai pas les grands lys blancs dressés comme des cierges. M. le Curé nous en avait donné un à chacune lors de notre première communion solennelle….

J’oubliai le joli pied de "Cœur de Marie", aux fleurs si tendrement penchées .

Quant aux abeilles, elles ne pensent pas à piquer, elles travaillent d’arrache-pattes pour extraire le pollen….

Je dis : Et voilà l’travail !

A suivre Ode


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Raymond de Cagny