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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 41

samedi 16 octobre 2010

Souvenirs d’Adolescence 38/45

DROLE de PAIX

Avec le recul du temps, je suis certaine qu’il aimait bien sa parisienne… Le Louis me regarda en face après que ses juments aient bu. Un petit sourire en coin éclaira ses yeux de charbon. Pour se donner une contenance, il fourragea dans sa tignasse brulée par les soleils et put dire :

  Ca va l’Odette ? Tire sur ta robe, on voit tes jambes…

Et il eut un vrai sourire doux, pareil aux caramels de la Jeanne, l’épicière qui vendait de tout.

Tiens ! me dis-je, il est têtu, mais presque beau ! Peut-être pourrais-je le rendre aimable ? Ca pourrait me servir !

Je lui souris franchement et lançais :

 Elles sont belles tes juments, tu en prends bien soin. Il n’y a que toi qui s’en occupe. Je voudrais bien aller avec toi demain soir les mener au pré, à "Profond de vaux".

  T’es-t-y foule ma pauv’fille ? et l’Père ?
  Mémée sera au courant, mais pas le Maurice, j’ai trop peur qu’il dise non et je voudrais y aller, voilà tout !

Lui voulait bien, mais craignait le Père.

  Ce n’est pas le père, c’est le Père fouettard ! Bon ! l’Odette, trouves-toi à 6 heures et demi au chemin des vignes, sois à l’heure, j’pourrai pas attendre, et mets un pantalon coupé aux g’noux.

- D’accord, Louis, d’accord !

Je laisse là le Louis et m’en vais déjeuner avec mémée Perrine. J’irai ensuite me promener avec les gamines de la Pajote.

Nous sommes parties dans les prés, en passant par le Vieux chemin d’en bas, près de la Maison de la Moineaude.

Je leur avais expliqué que nous allions suivre une poule qui allait "pondre en perte". Les poules qui voulaient à toutes fins couver se faisaient un "nichoir" et revenaient pondre plusieurs jours de suite dans l’espoir d’arriver à leurs fins.

Pas de bruit, les petites, regardez, voilà une poule blanche de maman Pajot, laissons la aller où elle veut et suivons la doucement.

La poule blanche, avec son idée dans sa petite tête, se rend dans une haie et y disparait.

  Laissons-la et nous reviendrons tout à l’heure.

  Pourquoi ? l’Odette

  Il faut que nous regardions combien il y a d’œufs. On ne peut les manger que s’il n’y en a pas beaucoup.

  Pourquoi ? l’Odette

  Parce que s’ils sont trop nombreux, ils ne seraient plus bons à manger. La poule ne pond qu’une fois par jour.

  Pourquoi ? l’Odette

  Parce que c’est comme ça que ça fonctionne. (pourvu qu’elles ne me demandent pas pourquoi).

  Alors on pourra les emporter ?

  Oui ? et on dira à maman Pajote que l’une de ses poules blanches veut couver. Peut-être voudra-t-elle avoir des poussins, qui sait ?

  Et si maman Pajote ne veut pas ?

  Et bien, elle l’empêchera de vouloir couver en lui trempant les fesses dans une bassine d’eau.

Et comme j’ai l’habitude de dire "Voilà l’travail"

Ode A suivre


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Raymond de Cagny