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Le Journal des Ecrivains

Drôle de Paix 55

vendredi 13 avril 2012

Souvenirs d’adolescence 38/45

Drôle de Paix

Je saute près d’elle et l’embrasse à la faire basculer.

  Mémée, je suis invitée chez la Moineaude…

  Qué ?

  La Moineaude m’a invitée, là, tout à l’heure. Elle m’a bien recommandé d’avoir ta permission…

  C’est pas Dieu possible ! A parle à personne, A m’fait just’eune grimace quand em’voit…

  Je lui ai parlé de la procession du 15 Août, des reposoirs, du curé…

  Ma pauv’petiote,, al est pas croyante, al va jamais ni à confesse, ni à l’Eglise. Tu penses ben qu’not curé va pas l’croire… Ce s’rait pain béni quelle fasse reposoir !..

  Bon ! mémée, est-ce que je peux redescendre ?

  Lui fait pas d’souci, hein ! n’embeurne pas sa maison ! Touche seulement si elle te l’dit… (EMBEURNER. Patois morvandiaux correspondrait vraisemblablement à " Ne lui fait pas de bazar….

Je redescends le chemin, arrive bride abattue devant le perron de la Moineaude. Je n’ai que l’embarras du choix : gauche ou droite sont à ma portée…

Je me calme, pour paraître "bien élevée". Les marches de gauche sont à ma portée, je les monte une à une. Sur le perron, je vois une porte marron avec une main en métal gris foncé. Je la laisse retomber sur le bois.

Madame Moineaude, grande comme moi, me fait face.

Je sens mes joues devenir rouge.

"Entre Odette, entre plus avant…

Je suis près d’elle et n’en reviens pas !

Ode à suivre…


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Raymond de Cagny