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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 54

mercredi 7 mars 2012

Souvenirs d’adolescence 38/45

Je quitte mon cher père Barillot, la tête pleine de pensées bousculées.
  les porteurs du dais
  les reposoirs
  les bahuts et les maies
  les endroits Par où commencer ?

Il faut voir le garde-champêtre pour qu’il annonce au son du tambour, à travers le pays , le jour, l’heure et l’endroit du départ de la procession. Nous mettrons tout cela au point avec la Valentine dimanche. Notre curé sera à Clamecy avec sa sœur, Simone et sa mère pour rencontrer son « collègue » au sujet de l’avenir de mon amie.

Donc, dimanche, pas de Vêpres. Valentine et moi ferons le parcours de l’Eglise à la Ferme d’en Haut (la mienne !) où sera le dernier reposoir. Après c’est la Forêt.

Nous ferons un compte-rendu à notre curé qui décidera….

Il faut, en regagnant le Gougin que j’ose voir la Moineaude, cela ne me rassure guère…

Derrière le mur de pierres moussues, à ma droite, se trouve le jardin de mémée Perrine. Le jardin de la Moineaude n’en est séparé que par un grillage et, celle-ci y cueille de la salade. Quelle chance !

Je crie « Bonsoir Madame ! »

Elle lève sa tête menue. "Bonsoir à toi aussi, Odette !"

Pourrais-je vous parler quelque peu, Madame ?

Que de cérémonie, tu n’as donc pas peur de moi ?

Pourquoi aurais-je peur, Madame ?

Ah ! je ne suis pas très aimée des habitants…

Je n’habite pas Grenois, mais j’y suis presque née ! Je souhaiterais

vous parler d’un projet que nous avons Simone et moi.

C’est bien, va demander la permission à ta grand-mère de monter les

marches de mon perron, du côté droit, ou gauche… (petit sourire caché de la Moineaude). Je la trouve finalement très…moderne !

Oui, Merci Madame !

Et de m’en courir jusqu’aux marches de pierres où grand-mère tricote un « paletot » pour mon hiver. C’est de la laine des moutons de la Valentine, cardée, sans couleur…

Ode à suivre


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Raymond de Cagny