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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 16

lundi 2 mars 2009

DRÔLE de PAIX suite

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MP3 - 2.8 Mo

Je fis le tour de son domaine bordé de toutes les fleurs de la création, ou presque : les œillets mignardises, les corbeilles d’argent et les petites campanules bleues ou mauves…

Elle avait un vieux banc vermoulu au milieu de grandes fleurs : des rosiers aux lourdes fleurs mousseuses et au lourd parfum, des églantines, des lupins, des lys blancs , des iris violets voisinant avec d’énormes hortensias bleus aux pieds desquels gisaient des morceaux d’ardoise bleue pilée.

De gros bleuets accompagnaient les pivoines roses ou rouges au parfum exquis. Trois buissons étaient toujours là, ils avaient grandi eux ! La monnaie du pape (lunaire) serait séchée en temps utile. Elle les mettrait dans le grand saloir qu’elle avait gardé dans la Salle, avec les fleurs rouges en forme de petits lampions, séchées sur leurs hautes tiges. (hélas je ne connais pas leur nom)

Mais, pour moi, le plus beau, c’était l’arbriseau qui donnait les coloquintes, de formes, de couleurs extraordinaires ,passant des verts aux jaunes, aux oranges veinés de clairs et de foncés, de formes rondes aux ovales, rétrécis dans leur milieu et repartant ronds comme des petites balles …

Grand-mère me dit que lorsqu’elle partirait pour Mériel en octobre, elle m’en apporterait.

Elle passait tous les hivers chez nous, en Seine et Oise, mon père venait la chercher, ou bien mon oncle-parrain. Elle était heureuse de ce voyage annuel.

Mais aussitôt passées les giboulées de Mars, elle appelait mon père et lui disait "Marcel, il faut que vous me rameniez à Grenois chez moi, car c’est le moment que je bêche mon jardin", et elle repartait certainement un peu perdue, à ses travaux de la terre.

Elle avait aussi ses remèdes à renouveler, car elle nous en apportait pour nous en faire profiter "à la ville" ainsi qu’elle le disait.

Elle "faisait" son eau de lys et son eau de souci. Ce n’était pas de l’eau mais de "l’eau de vie", de la "gnole", si vous voulez me croire !

J’étais partagée entre l’envie de rester avec elle pour mieux la retrouver et l’envie de rattraper Simone…

Mémée Perrine voulu me présenter ses lapins et son poulailler. Que faire ? Que dire ?

Mais ma finaude Perrine, en me regardant droit dans les yeux, dit "Va, va donc aux vaches avec la Simone, invite là pour demain. Je vas nous faire une soupe à l’oseille ,à la crème, j’vas la cueillir à ct’heure, va,va donc, j’t’attendrai su’l’coup d’sept heures, vos vaches seront fermées au pré, à c’t’heure là ! J’vas sortir tes effets des valises et les serrer dans l’armoire".

Et moi de m’en courrir !...

Ode à suivre


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Raymond de Cagny