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dimanche 19 juin 2011
Souvenirs d’adolescence 38/45
C’était l’heure du repas du soir. Ma petite grand-mère Perrine m’attendait sûrement assise sur ses marches de pierre.
Nous allions souper toutes deux en nous usant la langue à tours de mots…et à rire à gorges déployées…
Je dû me retenir de la renverser tant j’étais heureuse de la retrouver. Je lui parlais d’abord des fruits de la vigne. Elle aurait bien voulu faire des confitures, mais où trouver le sucre ? Il fallait y penser, coûte que coûte.
De toute façon on allait chercher la Pajote, ses deux petites filles, le Père Barillot et son échelle. On cueillerait tout ce qui était mûr. On en porterait aux Réfugiés du Nord (ceux-ci ne manquaient pas à Grenois !).
Je me promis d’aller chez la Moineaude qui ne parlait à personne, qui avait une Maison avec véranda au dessus de son perron à deux escaliers de part et d’autre. Je mourrais de curiosité (c’est toujours mon défaut majeur).
Elle me ferait entrer, certainement ou peut-être…
Et Mémée de dire "Mange petite"
"Mais c’est froid la trempée au lait ! "
"Ben oui, a va pas r’froidir, a pourrait seul’ment s’tiédir, p’tite bavarde. A’l est ben aiguisée ta langue à c’t’heure du soir ? T’as t’y ben m’ner les juments du Maurice ?
"Oh Mémée, ne me parle plus du Louis. Je ne l’aime plus. Il a bien changé depuis la Maison d’Ecole. Il est devenu bête à manger du foin, et encore une botte ne lui suffirait pas pour la journée "…
"Odette, tout change dans l’monde, le temps, les gens… Y a qu’les bêtes qui changent point… C’est les jours d’la vie qui usent "…
Et moi de me lever, les lèvres pleines de lait et de me jeter sur ma Perrine en me serrant contre elle.
Ode A suivre
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Raymond de Cagny