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Le Journal des Ecrivains

DROLE DE PAIX 47

samedi 16 avril 2011

Souvenirs d’adolescence 38/45 ...

Drôle de paix

Lorsque je rentrerai à Mériel, je m’élancerai au devant des 2 garçons de ma cour pour les embrasser et pour parler, parler, raconter, poser des questions….

J’avais même à mon arrivée à Grenois, à la Ferme d’en Haut, embrassé le Maurice, La Marie, la Simone et les 3 garçons, mes amis de la Maison d’Ecole. Il est vrai que le Maurice m’avait soulevée de terre et avait maugréé "T’es une bicheuse toi ! "

"Te v’là muette à c’t’heure, l’Odette ? "

  J’ai rien à dire, je ne sais plus vraiment quoi te dire. Je t’ai perdu !

  V’là encore aut’chose. On est tous les deux avec nos juments. C’est c’que tu voulais ! M’ner les juments à Profonds d’Vaux. On y est. Faut que j’te descende. Gare à tes sandales !

Rouge comme la crête de notre coq de la Ferme d’en bas, il m’attrape sans douceur comme une gerbe de foin et me pose rudement assez loin des juments.

Le pré est là, immense, herbu avec quelques chênes qui n’ont pas été abattus, entouré de haies d’aubépines avec une barrière traditionnelle : 2 pieux épais à la verticale, à 2 mètres d’espace l’un en face de l’autre Et 2 autres à l’horizontale avec un espace où ne pourrait passer une jument.

Finaud courait déjà dans le pré, il porte bien son nom. Je crois qu’il savait que les juments resteraient là et qu’au retour il serait libre. Il resterait assez loin de son maître. Son travail serait terminé.

Le retour me posait énormément de questions…

Les juments reçurent chacune une tape sur la croupe et trottèrent vivement au milieu du pré.

Louis se baissa pour passer la barrière, je fis de même. Il se rendit près d’une auge en pierre, je le suivis.

  Y a encore d’l’iau, pas guère, faudra qu’j’en porte demain soir, y a longtemps qu’ça a pas plu. J’irai avec le tomb’reau attelé à une jument. L’Roger mènera l’aut’. Pas question qu’tu nous suives !..

  Ah ! je ne t’ais rien demandé…

  Non, mais j’t’avise.

Décidément ! Je décide que je n’ai plus rien à faire avec ce Louis éteignoir ! Je me faisais une joie de rentrer tranquillement en m’emplissant les yeux de nature. Mais voilà, je comprends que nous ne pouvons plus nous tenir par la main. C’est fini, nous avons passé l’âge. Nous sommes trop vieux pour ces enfantillages….

Ode A suivre


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Raymond de Cagny