Le Journal des Ecrivains

La DAME à la LICORNE (suite 3)

Et voilà qu’un Page apporte une table, un instrument qui ressemble à de petites orgues avec des soufflets, et un tapis richement coloré.

Tiens ! Se dit Isabelle, la châtelaine va faire de la musique. Tous les animaux tendent l’oreille. La Dame fait signe à Isabelle d’actionner les soufflets. Ses blanches mains fines courent sur les touches. Le son jaillit clair et charmant.

La Licorne entrouvre la gueule. Le lévrier a les oreilles pointées en arrière. Le lion ouvre grands les yeux, l’oreille tendue, même un lapin écoute. La Dame n’a plus l’air triste. Elle aime cette musique. C’ est l’OUÏE

Les singes apparaissent… Ils sont gourmands. Isabelle est allée au Château chercher un drageoir d’or ciselé empli de dragées et de sucreries qu’elle ne connaît pas.

La Dame a un doux regard, elle tient une perruche sur son index Peut-être, tout à l’heure, donnera-t-elle un petit morceau de friandises à sa perruche ?

En cet instant, elle prend délicatement une dragée. Devant tant de grâce, Isabelle plie le genou. La barbichette de la Licorne, dressée sur ses pattes arrière en frémit de désir. Le lion en tire la langue Le carlin a la truffe en l’air. Un singe s’est emparé d’une douceur qu’il a sous le museau… Isabelle a l’eau à la bouche, mais elle n’ose se servir dans la coupe qu’elle tient. C’est le GOÛT

Ode.