Dans la même rubrique
Annonces

Toutes les annonces

Meubles de Demeure Familiale à Vendre

MEUBLES A VENDRE clic sur suite article pour voir photos Coffre (bureau) (...)

Publier une annonce

Accueil du site > Le Journal des Ecrivains > La Drôle de Paix 51

Le Journal des Ecrivains

La Drôle de Paix 51

lundi 12 septembre 2011

Souvenirs d’adolescence 38/45

Drôle de paix

Simone connaissait les fermières qui avaient participé à la dernière procession. Il faudrait demander au garde champêtre de passer dans le village tambour battant pour annoncer la date de cette prochaine fête dès que Germaine, en accord avec son frère l’aurait fixée.

Voilà c’était parti !

Pour Clamecy, Simone et sa mère allait s’y rendre avec notre curé et sa sœur, en voiture, pour rencontrer ses patrons futurs. Il n’y aurait pas de Vêpres à Grenois ce dimanche là.

Le Maurice ne parlait plus, ni à la Marie, ni à Simone. La vieille grand-mère paternelle lui avait bien remonté la pendule, comme disait Simone.

Mais le curé était dans ce coup là. Le Maurice se confessait encore pour Faire ses Pâques, alors bouche cousue sur l’avenir de sa fille…

Le départ de Simone et mon départ étaient prévus.

La fermière la plus capable était sans comparaison avec d’autres, la Valentine. Juchée sur mon vélo dont les pneus d’avant guerre n’existaient plus, remplacés par des tuyaux d’arrosage emplis de bouchons, je me rendis cahin caha en fin de journée chez la Valentine.

Elle était assise à la fraîcheur de son tilleul à écosser des petits pois.

J’avais mon crayon et une feuille de cahier pour noter le parcours de la procession du St Sacrement qui n’avait pas eu lieu en Juin, Pourquoi ? Je ne sais plus…

Le Curé avait dit "Nous processionnerons ! Pour le 15 Août, ce sera en même temps la Fête de la Sainte Vierge et des Maries. Elles sont nombreuses à Grenois et à Hubans. Ce sera la tienne aussi puisque je t’ai baptisée Odette Marie ! "

Valentine me dit : "L’Odette, dimanche y a pas Vêpres, not’curé va à Clam’cy avec sa sœur, la Marie, la Simone. Viens t’en à 3 heures. On f’ra la route d’la procession en marquant les endroits des r’posoirs. Après j’me porterai chez les aut’es fermières pour leur en causer et pas les enjalouser…"

Je l’écoutais tout en pensant que les nouvelles étaient connues par tout Grenois, à toute vitesse, sans tambour ! Pas de TSF, mais le lavoir, au petit matin, à la fraîche, à genoux sur la paille de leur baquet, les langues des laveuses allaient bon train…Tout se savait…

Ode A suivre


Réagissez à cet article, votre avis nous intéresse :
redaction@valeurs-francaises.fr

Raymond de Cagny