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Le Journal des Ecrivains

Drole de Paix 29

lundi 26 octobre 2009

Souvenirs d’adolescence 38/45

LA DRÔLE de PAIX cliquer pour écouter :

MP3 - 3.6 Mo

Et de reprendre nos bicyclettes et nos en-cas enveloppés dans du papier journal !

Nous sommes heureux ! Il fait chaud ! Nous rions très fort tous les trois.

C’est la paix , tout au long de notre route sableuse.

Nous nous arrêtons près d’un noyer couvert de fruits bien verts. Sans ménagement, nos machines sont couchées sur le bas côté. Nos morceaux de pain au saindoux dans la main, nous essayons en nous regardant, de manger comme des êtres civilisés.

Retour sur nos vélos pour Asnan, petit village avant Grenois. S’y trouve forcément un abreuvoir pour les vaches et les chevaux. Nous avons très soif…après le pain au saindoux avalé…

A bas les vélos, nous nous jetons sur la grande roue en fer qu’il faut tourner pour amener l’eau. Potable ? non potable ? Qu’importe !

A cette époque personne ne s’occupait de ce fait. Et pour tout dire, nous bûmes jusqu’à plus soif… De l’eau, plein les mains, plein les figures, plein les bras, vêtements humides qui sècheraient en pédalant.

Nous nous arrêtons avant l’entrée de Grenois pour décider du déroulement de notre soirée.

Nous rangerions nos bicyclettes au plus près, c’est-à-dire au Goujin, chez Mémée Perrine.

Simone irait chercher ses vaches à la Ferme d’En Haut, en passant par le chemin des vignes et nous nous retrouverions à l’entrée du Vieux Chemin pour les mener aux champs.

Ma cervelle était en feu…C’était donc moi qui serait la première à expliquer à ma Mère grand qu’un garçon irait "aux vaches" avec nous !

Grand-mère était, comme à l’accoutumée, assise sur nos marches de pierre menant à la grand’salle .

Elle nous regarda poser nos vélos le long du mur de la grange.

"Vous v’là de bonne heure ! Ah t’es là, Jean-Marie, j’t’avais pas encore vu. Ta grand-mère qu’j’ai vue au cimetière, y a quèque temps, m’a dit qu’t’allais v’nir juqu’à la rentrée d’ton école à Paris…"

"Oui, Madame Perrine, nous sommes allés à Brinon. Voulez-vous que je vous raconte notre après-midi ? Après quoi, Odette et moi accompagnerons Simone pour mener ses vaches au pré, par le Vieux Chemin d’en bas."

Et Jean-Marie, à la façon d’un conteur à la veillée, narra à Mémée Perrine toutes nos péripéties.

Grand-mère était toute oreille, tantôt elle le regardait attendrie, tantôt avec effroi et étonnement.

Je voyais bien qu’elle le jugeait favorablement, même avec de l’amitié dans les yeux, cependant elle était un peu terrifiée par notre escapade à trois…

Elle nous dit "Alors vous devez être assoiffé d’avoir parlé si longtemps, mon pauv’gars, et pis l’pain au saindoux c’est pas goulayant… J’vas vous faire boire un verre de ma frênette. L’Odette va don chercher 3 verres et la jarre qu’est dans la p’tite chambre, tiens prends don 4 verres, j’vai trinquer à vot’ jeunesse…"

Et moi, de m’en courrir, avalant les marches de pierre deux par deux.

Je pensais : Ce n’est pas étonnant que Simone soit amoureuse de Jean-Marie. Moi aussi je le trouvais à mon image, il était vivant ! Voilà, j’avais trouvé le qualificatif et j’aimais la façon dont il vivait, comme moi, ses vacances !

La jarre était en grès, elle était fraîche et la frênette sentait bon.

Et de trinquer tous les 4 ! Ah ! la belle journée !

Simone était radieuse. Contrairement à son habitude, elle n’avait pas parlé. Elle s’était contentée d’écouter et de regarder Jean-Marie charmer la Perrine !

Elle pensa cependant, en regardant sa montre (de première communion comme la mienne !) qu’il fallait prendre le chemin des vignes pour aller chercher les vaches. Sa mère était en train de les traire.

Elle embrassa Perrine et nous cria "A tout à l’heure" en enfourchant sa bicyclette, relevant un peu sa robe du Dimanche !...

Ode

A suivre...


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Raymond de Cagny